En 1342, en Russie, une trêve est conclue mettant fin au conflit permanent entre les Forces du Bien et les Forces du Mal. De nos jours, à Moscou, le Bien et le Mal disposent, pour maintenir cette paix, d’individus aux capacités surnaturelles, « les Autres » qui assurent la sécurité de leurs congénères et condamnent tout abus de la part du camp opposé. Mais une ancienne prophétie menace ce traité précaire : la crainte qu’un « Autre » bascule dans le camp opposé et fasse ainsi replonger le monde dans le chaos des hostilités…
Avant de réaliser Wanted, Timur Bekmanbetov (dont on attend prochainement le Abraham Lincoln : Vampire Hunter) a initié l’adaptation de la série Les sentinelles de la nuit, née de l’imagination du romancier russe Sergueï Loukianenko. N’ayant pas lu les romans de la série (ce qui arrivera un jour), je ne peux que difficilement faire le parallèle. Mais ce premier film de la saga est à mes yeux une réussite, qui met en branle un univers accrocheur, même si la thématique de la lutte du bien contre le mal ne date pas d’hier. Là où le film (et sans doute le livre) se démarque du manichéisme habituel, c’est que les personnages, quel que soit leur camp, ne sont foncièrement ni bon, ni mauvais. Ils ont tous un passif expliquant ce qu’ils sont devenus et les choix qu’ils ont fait, et tous ont des squelettes cachés au fond du placard, ce qui rend d’autant plus précaire la paix relative entre les factions Obscures et Lumineuses.
La réalisation, la photographie et les effets spéciaux n’ont franchement pas à rougir vis à vis des films américains de l’époque. On est loin des scènes de ralentis à la pelle d’un Undeworld (sorti l’année précédente), le travail étant plus axé sur des cadrages serrés et nerveux, qui donnent une dynamique forte à l’ensemble. Aucun temps mort, des acteurs assez glaciaux qui n’en font pas des tonnes, ce qui contribue à appuyer l’atmosphère malsaine du film, où le spectateur peine à trouver un héros. Un parti pris étonnant, auquel on est peu habitué, mais pour le moins réussi.
Les vampires sont partie intégrante de cet univers, et ont intégré les rangs de l’Obscurité. Ils ont besoin de s’abreuver de sang, qui leur permet de conserver leurs pouvoirs intacts, mais peuvent se contenter de celui d’animaux. Ils ne semblent pas en mesure de se déplacer en plein jour, les rayons de lumière (notamment les torches) pouvant être utilisé comme des armes contre eux. Transformer une personne en vampire nécessite par ailleurs d’obtenir l’accord des autorités qui maintiennent la paix entre le Bien et le Mal. Ils semblent enfin être à même de percevoir le décès de l’un d’entre eux.
Un film vraiment intriguant, qui peut se vanter autant d’un univers original (une fois qu’on dépasse le simple antagonisme Bien / Mal) que d’une galerie de personnage qui ne tombent jamais dans la facilité, et d’une réalisation franchement réussie (notamment par sa photographie et ses cadrages).
J’ai été fan depuis le début, au point de commander la version Européenne par une amie Suisse un an avant qu’il ne soit disponible en Amérique.
Les vampires, en particulier, m’avaient beaucoup plus. Le commerce illicite du sang de porc, leur invisibilité (sauf dans les miroir, donnant lieu à des effets spéciaux à la beauté incroyable) et les autorisation délivrées par la Night Watch pour chasser les humains auraient valu le films à eux seuls.
Ceci dit, le deuxième volet m’a beaucoup déçu. Difficile à suivre, allant un peu dans toutes les directions, je n’ai jamais réussis à accrocher, malgré un préjugé très favorable (et une présence encore plus forte des vampires).