Quand Djuna rencontre Paolo, le coup de foudre est immédiat. Pourtant, la jeune femme est réticence à se lancer dans une relation avec le jeune scénariste. Car elle est un vampire, une créature de la nuit qui maîtrise mal ses instincts et a besoin de sang pour survivre. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que Mimi, la sœur de Djuna, vampire désinhibée et manipulatrice, débarque à l’improviste.
Kiss of The Damned aura tourné quelque peu dans les festivals cinéma de 2012 – 2013. Un film dont la bande-annonce avait su attirer mon attention, mais envers lequel je suis plus circonspect après visionnage. Car sans forcément être un ratage (loin s’en faut), force est d’avouer ce projet ne brille pas par l’originalité de son scénario, ni par ses rebondissements.
L’ensemble est assez long à démarrer et s’avère moyennement original dans son approche des choses. Car passée la rencontre entre les deux protagonistes principaux, on se rend rapidement compte que nous est servi une nouvelle fois le couplet du vampire effrayé par sa condition et par la possibilité de transmettre de cette dernière. Et ce n’est pas la suite du scénario, faisant intervenir une vampire plus primale qui n’hésite pas à prélever sa pitance en laissant les cadavres derrière elle, qui risque de changer les choses.
Il reste que les acteurs jouent bien (on y retrouve d’ailleurs Milo Ventimiglia, AKA Peter Petrelli dans Heroes, en scénariste attiré par la troublante Djuna, jouée par Josephine de la Baume), ce qui rehausse à plusieurs moment l’intérêt du film, mais l’ensemble manque cruellement de dynamisme (voire de matière). Alors certes, c’est assez esthétique, mais cela ne fait pas tout (surtout à l’heure actuelle). On est ainsi loin, pour citer un autre film de vampire récent, de Wir Sind Die Nacht et de son quatuor de femmes vampires autrement plus intéressant que l’antagonisme Djuna -Mimi.
On pourrait objecter que le réalisateur sort des sentiers battus en se concentrant davantage sur les interactions entre ses personnages vampires que sur leur manière de survivre (ce qui est vrai), reste que cela a tendance à faire de ce film une sorte de tragédie où en fin de compte les vampires pourraient tout aussi bien ne pas en être.
On reste sur une vision assez classique du thème du vampire, à ceci près que la part vampirique ne s’exprime réellement que face à l’excitation (sexuelle essentiellement) ou la faim. Les vampires voient alors leurs rétines changer de couleur et des canines acérées leur pousser dans la bouche. Ils semblent essentiellement craindre la lumière du soleil, et apparaissent quasi immortels en dehors de cela. Ils sont dotés d’une forte capacité de guérison. Notons également une propension des créatures de la nuit à se retrouver entre elles et à contrôler au mieux leurs besoins de sang (faisant notamment appel à des substituts comme du sang d’animaux ou du sang synthétique). Pour autant, la tentation est parfois difficile à maîtriser.
Un film pas forcément raté mais qui peine à se démarquer, plombé par un scénario qui manque autant de dynamisme que d’originalité. Les acteurs sont bons mais ne parviennent pas à rehausser l’intérêt de l’ensemble, qui n’arrive jamais tout à fait à convaincre et brasse certains poncifs du genre plutôt que de proposer une relecture vraiment intéressante du mythe. Dommage…