Daisy O’Brien est une adolescente comme les autres. Elle grandit dans la banlieue de Bogotà, en Colombie ; elle aime chanter, danser, et elle est secrètement amoureuse de Max, la vedette de la comédie musicale jouée par les élèves de leur lycée. Seule particularité de sa vie, ses parents sont des vampires. Mais la jeune fille refuse d’en devenir une, elle veut vivre une vie tout à fait normale, au contraire de son petit frère ou de sa meilleure amie. Le jour de ses 16 ans, Daisy est grièvement blessée dans un accident de la route. Pour lui sauver la vie, ses parents se voient obligés de la mordre et ainsi la transformer en vampire. Mise devant le fait accompli, Daisy sombre dans l’abattement, puis reprend du poil de la bête avec l’approche des répétitions de la comédie musicale. Elle doit aussi apprendre à maîtriser ses pouvoirs, qui sont dangereux pour son entourage.
Voici donc la dernière née des productions colombiennes, diffusée pour la première fois en France le 31 août 2015. La première saison comporte 120 épisodes de 45 minutes et le ton est donné dès le premier. Il s’agit d’une telenovela comme l’Amérique latine en a produit des kilomètres, produite et diffusée sur la chaîne RCN. Les personnages sont essentiellement des lycéens, entourés de quelques adultes, qui se distinguent tous ou presque par une excitation permanente durant le show. L’actrice principale est un peu plus sobre. Le scénario est assez basique, centré sur le personnage de Daisy, avec le petit ami potentiel, le bon copain un peu rigolo, la rivale, les parents bienveillants et la grand-mère provocante. Et bien sûr, le bellâtre vampire mou du bulbe. Les effets spéciaux et les maquillages sont rudimentaires, mais suffisants pour captiver le jeune public. La série étant en partie musicale, il y a régulièrement des intermèdes musicaux, pas franchement désagréables. Les lycéens répètent en effet, au cours d’un atelier théâtre, une comédie musicale sur le thème… vampirique.
Côté vampirique, le decorum est classique. Les canines sortent lorsque le sang coule à proximité ou en cas de colère, les pupilles deviennent rouges et les vampires feulent avant de mordre. Lorsqu’ils mordent un mortel pour le transformer, celui-ci ressent une grande douleur et ses yeux deviennent rouges avant qu’il ne (re)plonge en catatonie. Les vampires ont une grande force et peuvent voler. Ils peuvent s’absenter du monde humain pour déambuler dans une dimension parallèle sobrement appelé… Mundo vampiro (monde des vampires). Ils peuvent aussi échouer dans les vampilimbes si le chemin entre les deux mondes est mal emprunté. Chacun possède un pouvoir spécial, comme traverser les murs, lire dans les pensées, faire voler des objets par simple suggestion… S’ils le souhaitent ils peuvent également éteindre d’un simple regard la vie de certains êtres, comme les fleurs. Ils peuvent aussi éteindre momentanément les sens des humains pour servir leurs intérêts. Ils dorment dans des cercueils et boivent du sang, pas forcément fraîchement recueilli, mais conservé dans de bonnes conditions. Les parents de Daisy lui font boire régulièrement un sérum qui atténue certains effets de l’état vampirique, comme la soif de sang et l’obligation de se déplacer la nuit. Chaque vampire vit dans la grande peur de l’ail et du crucifix. Lors d’un épisode, Daisy, puis sa mère, sont victimes d’un virus (la vampirite) que l’on croyait éteint, qui fait pousser en pointe les oreilles, pousser des ailes dans le dos et sortir les crocs de façon permanente. Un voyage dans le temps, au travers d’un portail tenu secret, permettra aux protagonistes de venir à bout du problème.
À noter que la grand-mère de Daisy a un soupirant tout à fait inattendu en la personne du Comte Dracula, sans que l’on sache s’il est plus qu’une amourette de passage…
En Amérique Latine, Chica Vampiro a été l’un des plus grands succès de l’année 2014 sur la tranche des 4 à 17 ans. En Italie, la série a rencontré un tel succès qu’une tournée musicale, le Vampi Tour, a été organisée. Autre anecdote surprenante, une actrice de second rôle est affublée d’un tic langagier qui a été intégré à l’histoire.