De retour de croisade, le baron McLaren découvre que son village a été asservi par Carmilla, reine des vampires, qui a transformé toutes les femmes en lesbiennes vampires. Se forgeant une épée magique capable de mettre un terme aux exactions de la reine, il parvient à détruire celle-ci. Avant de mourir, elle lui jette une malédiction qui s’attachera à chaque génération de sa famille, transformant les jeunes filles du village en vampires lesbiennes le jour de leurs 18 ans. A notre époque, le dernier descendant de la famille McLaren, fraîchement (et pour la énième fois) largué par sa petite amie, décide de partir quelques jours en randonnée. Le sort les envoie dans un petit village perdu, alors qu’un groupe d’étudiantes allemandes s’y rend également pour enquêter sur les sources de la légende de Carmilla…
Le titre, les trailers et les affiches n’avaient fait qu’effleurer l’essence de ce film pour le moins décalé, qui navigue allégrement entre série Z et comédie potache. Piochant également dans le slasher (le concept des jeunes perdus en pleine forêt à la merci d’une présence inconnue) et le film initiatique (avec le jeune héros, héritier d’une famille de guerrier), Lesbian Vampire Killers est une vraie comédie potache, dans la lignée de Hot Fuzz ou Shaun of the Dead. L’humour est bien souvent en dessous de la ceinture (épée de Dialdo en forme de sexe, femmes vampires exclusivement lesbiennes, etc.) mais l’ensemble se laisse regarder sans ennui, car même si c’est souvent lourd, c’est bien mieux structuré et pensé qu’un Scary Movie.
La galerie de personnage en présence flirte bon avec les archétypes, de l’obsédé frustré second couteau à la blonde allemande bien en chair, en passant par le héros un peu à côté de ses pompes qui tombe amoureux de la jolie ingénue, sans oublier la cruelle reine vampire, et l’incontournable prêtre chasseur de vampire.
Visuellement le film est assez réussi, graphiquement bien fichu, avec quelques idées sympas qui accentuent avec une certaine réussite la dérision dans laquelle baigne le scénario. On comprend très vite à quel type de film on a à faire, et a aucun moment le film ne se veut plus réflexif ou psychologique : la déconnade est ainsi à l’œuvre d’un bout à l’autre, jusqu’à une image de fin qui présage d’une hypothétique suite tout aussi déjantée.
Le personnage vampirique principal de cette histoire st la reine des vampires Carmilla, largement inspiré du personnage du même nom créé par Sheridan Le Fanu. Là ou l’histoire diverge, c’est dans l’existence d’une malédiction qui condamne les jeune filles d’un village à devenir des vampires lors de leur 18 ans, malédiction que seul parviendra à effacer le descendant du croisé qui mit en échec la reine par le passé. Pour le reste, on est en présence de vampires plutôt traditionnels : buveurs de sang, ne pouvant pénétrer dans un lieu sans y avoir été invité, ne sortant que la nuit et craignant crucifix, ail et pieux enfoncés en plein cœur. Seule la reine ne peut être tué par ces moyens défensifs, et ne craint que l’épée de Dialdo. Originalité : tous les vampires sont des femmes, lesbiennes de surcroît (le titre du film étant ceci dit assez clair à ce sujet).
Tout n’est certes pas parfait, et le film possède quand même ses longueurs, ses acteurs peu convaincants (même avec le parti-pris nanardesque) et son côté parfois hésitant (une certaine retenue pourrait-on dire). Au final ce film grand guignolesque à l’humour potache bien en-dessous de la ceinture réserve quand même de bons moments, et n’essaie à aucun moment de tromper le spectateur sur ce qu’il est réellement : un bon gros teen-movie qui tache.
Lesbian Vampire Killers a, en effet, l’honnêteté de n’être que ce qu’il annonce : un petit nanar à voir entre potes !