Un petit groupe d’amis terminent leurs vacances dans une petite ville de Bretagne. Alors qu’ils viennent de faire la connaissance du comte du Molière et de sa femme, le frère de Karen est victime d’un accident lors de l’exploration d’une caverne. Seul son cadavre sera retrouvé par des habitants, qui s’empressent de quitter les lieux à l’arrivée de Paul et de Karen. Le même soir, c’est la jeune fille qui disparaît, avant d’être retrouvée noyée. Pour le seul survivant du groupe, qui a remarqué l’étrange cicatrice que portent les deux cadavres sur la gorge, il ne peut s’agir d’une coïncidence.
Orgie Satanique, où plutôt Devils of Darkness en VO, est un film fantastique sorti en 1965, alors que la Hammer n’a encore sorti que deux volets de ses Dracula (dont un sans Christopher Lee, pas très enthousiaste à l’idée de reprendre le rôle). Vu le succès des premiers volets, il n’aura donc pas fallu attendre longtemps avant que d’autres studios anglais ne s’emparent de la thématique. Et si Orgie Satanique n’a pas la superbe d’un Horror of Dracula où d’un Brides of Dracula, il est l’un des premiers à choisir l’époque contemporaine comme ancrage de son récit (avant Vampire’s Kiss de Don Sharp et les derniers Hammer avec Lee, et bien avant Count Yorga).
Le récit mêle thématique vampirique et sorcellerie, et navigue entre Londres et un petit village de France (on apprendra dans les bonus que pour autant, tout le film a été tourné en studios). Et si l’ancrage moderne est de mise, le réalisateur joue fortement sur la corde gothique, à grand renfort de scènes de cimetière, de vieilles bâtisses et de souterrains obscurs.
Pas inintéressant, relativement bien réalisé, le film peine pourtant à convaincre, aucun des acteurs de se démarquant totalement (à commencer par le héros, campé par un William Sylvester pour le moins transparent). Et si le film pêche par certaines longueurs, son épilogue est bien trop rapide, donnant peu de poids à une confrontation finale assez bâclée.
Côté vampire, le film est dominé par le personnage d’Armand du Molière, aka Le Comte Sinistre, un noble du XVIe siècle conduit à la tombe au XVIe siècle, accusé de moult crimes et déviances. Son pouvoir semble reposer sur un médaillon en forme de chauve-souris duquel il a fait son emblème. En bon vampire, il se nourrit du sang de ses victimes, et craint les symboles religieux (notamment les croix). Il dirige d’une main de fer le cercle d’initié qui se rassemble autour de lui comme le gourou d’une secte.
Un film intéressant pour son aspect relativement avant-gardiste pour ce qui est du cinéma vampirique, mais qui manque d’un casting digne de ce nom pour convaincre, et aurait mérité une fin plus ambitieuse. Mais les amateurs devraient y trouver leur compte, ne serait-ce que pour la participation d’Eric Peretti au bonus.