Edward n’a eu d’autres choix de que transformer Bella en vampire, de manière à lui permettre de survivre à son accouchement. La famille peut maintenant couler des jours heureux, la menace lycanthropique s’étant arrêtée net après que Jacob ait imprégné Renesmée. C’est sans compter sur les Volturi, qui découvrent avec effroi l’existence du dernier-né de la famille Cullen. Persuadé que Bella et Edward ont transgressé une de leur loi, qui est de ne jamais transformer en vampires de jeunes enfants, le clan italien décide donc de sévir. Pour se prémunir de la menace, les Cullen vont devoir convaincre d’autres vampires de se ranger à leurs côtés, et témoigner de ce qu’est réellement Renesmée, à la fois mortelle et immortelle.
Tronçonné en deux films histoire de prolonger un peu plus longtemps l’existence de la saga au cinéma, voici donc venu le 5e et dernier opus de Twilight sur grand écran. Je ne vais pas m’en cacher, je n’ai apprécié aucun des volets précédents, mais les échos positifs de certains m’avaient laissé espérer un revirement plus accrocheur à cet ultime volet (ou pas, si on en croit les rumeurs actuelles de suites et / ou préquelles).
Si c’est la lenteur du rythme qui m’avait gâché les précédents opus, ce sont davantage ici les raccourcis facile au niveau du scénario qui me gâchent l’ensemble. Voir Bella passer rapidement de la jeune vampire à la créature en parfaite maîtrise de ses pouvoirs, alors qu’elle n’a que quelques jours est ahurissant (et pas du tout convainquant). A l’image de cette scène où elle délaisse l’attrait du sang humain, convaincu par le discours rapide d’Edward. Rappelons que pour les autres vampires de la série, il aura fallu une longue période avant de s’astreindre à ne consommer que du sang d’animaux.
Dans le même ordre d’idée, les réactions de Charlie, le père de Bella, sont incompréhensibles. Ce dernier semble finalement accepter aussi rapidement que sa fille a changé (sans trop creuser pourquoi) que de voir sa petite-fille grandir de plusieurs centimètres en quelques semaines. On croit rêver. Sans oublier la relation troublante entre Jacob et la jeune enfant, à la lisière de la pédophilie, ce sur quoi passe rapidement Bella, un temps (quelques minutes tout au plus) choquée par la chose. Et quid de ces nombreux vampires qui apparaissent au fil du film, préfigurant le combat final ? Trop nombreux, ils n’en sont que difficilement exploitable, ce qui saute rapidement aux yeux. A commencer par ce vampire taciturne qui se réfugie dans les grenier des Cullen et dont on n’apprendra strictement rien.
La réalisateur se paie même le luxe à plusieurs fois de jouer le jeu des incohérences vis à vis des précédents opus, à l’image de cette scène où Bella et Edward sont allongé en plein soleil dans un champ de fleur sans pour autant briller. Ou de l’apparition de pouvoirs incongrus chez Bella, ou chez sa fille, jamais justifiés, voire jamais réutilisés. Sans oublier cette capacité à montrer une fois les vampires avec leurs yeux rouges, une fois sans. On comprend certes que certains utilisent des lentilles, mais de là à les enlever et à les remettre toutes les 5 mn…
Ce nouvel opus rappelle donc au spectateurs certaines caractéristiques des vampires de la saga. A commencer par leur nécessité de boire du sang, une fois qui tiraille Bella des les premiers instants de son réveil. On apprend également que tous les vampires sont dotés d’un don unique, qui varie en fonction des individus : maîtrise des éléments, divination, etc. Enfin, seul la décapitation semble à même de détruire un vampire. Je passe rapidement sur la caricature du vampire classique représenté par les deux vampires russes, pour le moins pathétiques.
Un dernier film qui conclue la saga de la même manière qu’elle avait commencée : en faisant des vampires des êtres esthétisés à l’extrême qui ne parviennent pas à insuffler un semblant ‘effroi dans le coeur des spectateurs. Preuve en est de la scène de combat finale, qui ne voit pas une goutte de sang couler (un comble pour un film de vampires), et par la mise en scène des premiers instants de Bella en tant que vampire, qui achève d’ériger le vampire comme un super-héros aussi beau et immortel que puissant.
Sans pour autant être aussi longuet que les 4 films précédents, ce n’est donc pas ce 5e opus qui sera parvenu à me convaincre, alors même qu’il ne parvient pas à être cohérent avec le reste de la saga, voire à se structurer autour d’un scénario crédible. Trop d’arc narratifs éludés à la va-vite, de personnages pas ou mal utilisés.