Lorsque Willie Loomis met au jour le secret qui doit le mener aux bijoux disparus de la famille Collins, il ignore encore qu’il va réveiller Barnabas Collins, un vampire de plus de 200 ans. Ce dernier va se présenter à ses propres descendants comme un lointain cousin, et prendre ses quartiers dans le vieux manoir de la famille, à l’abandon depuis la mort de Josette, celle qui devait devenir sa femme. Rapidement, Barnabas est troublé par la ressemblance entre Maggie, la jeune gouvernante des Collins, et sa défunte promise. Pendant ce temps, les cadavres s’amoncellent dans son sillage sans que personne ne comprenne véritablement quelle est l’origine du mal.
Sorti en 1970, House of Dark Shadows est un long-métrage qui reprend globalement le scénario de la série du même nom (alors encore en cours de diffusion), autour du même casting (avec quelques ajouts). L’histoire est cependant bien moins dense (normal, au vu de la différence de durée entre une série de quelques 1200 épisodes et un film d’une heure et demie), et voit sa trame resserrée sur la tentative de Barnabas de séduire Maggie, en qui il voit la réincarnation de Josette, sa défunte fiancée.
Exit donc les arc narratifs autour de la mère de David, du personnage d’Angélique ou des secrets d’Elizabeth Collins Stoddard. Par contre, de nouveaux personnages semblent faire leur apparition. Si le scénario n’est pas exempts de raccourcis qui risquent d’être difficile à comprendre si on est pas déjà immergé dans l’univers, l’ensemble est de bonne tenue, la plupart des acteurs convaincants (même si Jonathan Frid est clairement au dessus du lot).
Visuellement, c’est une belle réussite. Le budget n’est pas le même que celui de la série TV, et les décorateurs semblent s’en donner à cœur joie. Le manoir est autrement plus richement décoré que dans le show d’origine, de même que Collinwood. Et on a l’impression que tout cela ne fait que croitre au fil des scènes, pour s’achever sur un final aussi épique sur le fond que sur la forme : brumes, effets gores pas piqués des vers, lumières bleutées, etc.
Le fait que le film soit en couleur (ce qui n’est pas le cas de la série TV) change plutôt l’ambiance (les couleurs des costumes sont souvent assez flashy), de même que la manière de tourner (exit les cadrages typés soap). A noter que s’il a très librement adapté l’histoire, Burton reste assez près du visuel des personnages (notamment Julia Hoffman).
Barnabas est devenu vampire après avoir subit une malédiction (dont on apprend peu de choses ici). Il dors dans un cercueil et ne peut se déplacer que la nuit. Lorsqu’il finit par laisser ses victimes exsangues, ces dernières se relèvent à leur tour comme vampires. Il semble craindre la morsure du soleil, les crucifix, les balles en argent et un pieu enfoncé en plein cœur. Il dispose par ailleurs de capacités d’hypnose.
Même si le scénario n’est pas exempts de faiblesse, il s’agit d’un premier film (il y en a en fait deux) plutôt réussi (en tout cas bien plus sympathique que le Burton, qui semble le singer), notamment pour son aspect visuel, qui donne une tournure plus sanglante à la série d’origine. Sans doute un des films américain qui se rapproche le plus, au niveau esthétique, de la Hammer de l’époque. A noter que le DVD zone 1 intègre une piste de sous-titre français, ce qui est assez rare pour être souligné. Merci à Bruno Terrier de Movies 2000 d’avoir attiré mon attention sur cette sortie.