Un avion venu de Berlin se pose comme prévu à l’aéroport John Fitzgerald Kennedy, à New York. Rapidement, le personnel au sol perçoit un problème de taille, l’avion étant totalement silencieux, ne répondant plus au sollicitations de la tour de contrôle, tous les volets passagers étant clos. Mandaté sur place, le CDC fait une bien macabre découverte : la quasi-totalité des passagers sont décédés dans des conditions mystérieuses. Seuls trois passagers et le capitaine semblent avoir réchappé au massacre. Mais n’est-il pas déjà trop tard, même pour eux ?
J’avais plutôt apprécié la série de romans d’origine, qui sans être particulièrement bien écrite, proposait une histoire sans temps morts, élaboré à la manière d’un scénario de films (et narrée comme tel). Cette adaptation au format série TV était donc finalement assez logique. Et dans l’ensemble, l’équipe en charge du projet (supervisée par Del Toro – qui réalisé le pilote – et Hogan), s’en sort plutôt bien pour faire avancer le récit jusqu’à un final qui remet en cause les objectifs que s’étaient assignés les protagonistes, ou tout du moins les manières de les mener à bien. L’adaptation est globalement fidèle au premier tome de la trilogie (on partirait donc sur trois saisons ?), même si certains personnages et situations ont été changés ou ajoutés.
Pour autant, cette première saison n’est pas exempte de défaut. Certains ressorts scénaristiques sont assez attendus (pour ne pas dire clichés), de même que la galerie de personnages principaux a un côté assez caricatural, à commencer par Ephraïm Goodweather, le type même du personnage à la recherche de sa rédemption, après avoir sombré dans l’alcoolisme et détruit son mariage. On évitera également de parler d’Eldritch Palmer, magnat aussi malade que sans scrupule, et d’Eichorst, caricature du méchant nazi qui a trouvé un maître encore plus haïssable.
Pour autant, certains des personnages sont assez réussis, à commencer par Fet le dératiseur, voire Gus, dont l’évolution est palpable au fil de la saison (et qui va encore évoluer par la suite). Abraham Setrakian, pour autant, est une réussite plus nuancée. S’il fait parfois figure de Van Helsing du pauvre, le personnage reste assez bien campé par John Hurt.
L’un des autres bémols de la série a trait à ses effets spéciaux. Si la plupart des vampires sont convaincants (le projet est né d’une frustration de Del Toro vis-à-vis de ce qu’il avait pu faire dans Blade 2 à ce niveau), le maître (pourtant créature principale de la série) a un côté assez grotesque qui peine à convaincre quand on le voit évoluer en gros plan.
La série TV respecte à la lettre la mythologie des romans. Le maître ne peut apparemment pas se déplacer en journée, ni ses convertis. Pour cela, il a besoin de faire appel à des humains à qui il promet une transformation prochaine, personnifiés ici par Edlritch Palmer. La transformation d’une victime en nouveau vampire n’est pas systématique mais probable : il suffit qu’un des ver qui peuple le corps d’un vampire passe à la victime pour que celle-ci ne finisse par se transformer. À des rares exceptions près, choisies par Le maître, les vampires n’ont pas d’affect ni d’intellect : ils sont obsédés par l’envie de boire du sang, et de se repaître de ceux qu’ils ont aimé de leur vivant. Seule la décapitation et le soleil semblent en mesure de les tuer, et ils ne peuvent être blessés que par des armes en argent. À noter également que la mutation d’un humain en vampire voit une excroissance projetable se développer dans la gorge du futur vampire, qui s’en sert à partir de là pour mordre ses victimes et boire leur sang.
Un constat un peu mi-figue mi-raisin pour cette première saison. De bonnes idées au niveau de la mythologie vampirique, et un scénario qui puise également dans le post-apocalyptique, voire le thème du zombie. Mais l’ensemble pêche par le côté trop caricatural de ses personnages, et une successions d’évènements parfois trop attendus.