Trois extra-terrestres sont envoyés depuis Ummo, une planète au bord de l’extinction, pour prendre le pouvoir sur Terre et éradiquer l’humanité. Pour mener à bien leurs missions, les envoyés d’Ummo décident d’exploiter les pouvoirs des monstres de premier plan de l’Histoire de l’humanité afin de se constituer une armée. Le vampire Janos de Mialhoff, le loup-garou Waldemar Daninsky, la Momie et le monstre de Farancksalan sont ainsi successivement tirés de la tombe. Mais les envahisseurs de l’espace, qui ont pris possession de corps humains, commencent à ressentir les affects de l’espèce humaine.
Dracula contre Frankenstein est le troisième film dans lequel Paul Naschy campe le loup-garou Waldermar Daninsky. Scénarisé et porté par l’acteur, qui va rassembler des capitaux et des équipes espagnoles, allemandes et italiennes, ce nouvel opus est à l’image des House of Dracula et House of Frankenstein d’Universal, un mashup du panthéon fantastique. On peut aussi y trouver quelques similitudes avec le Plan 9 From Outer Space d’Ed Wood, a commencer par l’idée que des extra-terrestres puissent utiliser les monstres qui jalonnent le passé de l’humanité pour nous envahir.
Le film est assez amusant dans l’ensemble, même si les différents monstres font pâle figure à côté de leurs avatars cinématographiques déjà connus à l’époque. Hormis peut-être Paul Naschy, dont le rôle est davantage développé que ceux de la momie, du vampire et du monstre de Frankenstein de circonstance, renommé monstre de Farancksalan (!). Il y a certes des face à face assez savoureux (le loup-garou contre la Momie, puis Frankenstein), des décors certes déjà vus dans les anciens films de la saga mais toujours aussi efficaces (les souterrains du château), mais l’ensemble est trop tiré par les cheveux.
Le film intègre quelques éléments contemporain à son tournage, comme ces scènes dans le bar, où la boule à facettes, les musiciens à paillettes et les clips psychédéliques se font particulièrement présents. De même que cette bande-son assez différente de ce à quoi on a habituellement l’habitude, ponctuée par une base à la limite de la saturation.
Côté vampire, le buveur de sang est la première créature qui apparaît dans l’histoire, sous la forme d’un squelette dans le cœur duquel on a enfoncé un pieu. Retirer ce pieu permettra à la créature de renaître, montrant les différentes couches de chairs et d’organes se reconstituant à même le squelette. Pour le reste, il s’agit du classique buveur de sang : teint blafard, canines acérées, il a besoin de sang pour se sustenter, la nuit venue, dormant le reste du temps dans un cercueil. Il est enfin doué de quelques pouvoirs, dont celui d’hypnotiser ses victimes.
Un film qui convoque les principales créatures du cinéma fantastique dans une histoire un peu tirée par les cheveux mais servie par une réalisation sobre et efficace.