Un à un, 5 hommes prennent place dans le train qui doit les conduire de Londres à Bradley. Il y a là, on l’apprendra au fur et à mesure de l’histoire, un architecte, un père de famille, un trompettiste de jazz, un critique d’art et un médecin. Quelques instants avant le départ, ils sont rejoint par un sixième homme. Lequel, lors d’une manœuvre du train, fait tomber son sac et les affaires qu’il contient, dont un jeu de tarot divinatoire. Il se présente comme le Dr Schreck, un spécialiste de l’occulte. Titillés, les 5 passagers acceptent de se faire prédire leur avenir.
Dr Terror House of Horrors fait parti des films à sketchs horrifiques des années 60 – 70, aux côtés (notamment) de Tales of Terror (1962), Tales from the Crypt (1972), Asylum (1972), The Vault of Horror (1973), Tales that Witness Madness (1973) et The Monster Club (1981). Les observateurs noteront, dans cette liste, la présence appuyée de productions Amicus, le principal concurrent de Hammer Films, ainsi que des réalisateurs biens connus, comme Freddie Francis et Roy Ward Baker. A l’instar des autres films de ce corpus, Dr Terror House of Horrors s’articule autour d’une trame de fond, qui donne l’occasion à plusieurs récits enchâssés, dont les protagonistes principaux sont les passagers du wagon où démarre l’histoire. Ces derniers étant constitués, niveau acteur, de la fine fleur du cinéma de l’époque, s’agissant de Peter Cushing, Christopher Lee, Donald Sutherland ou encore Michael Gough (le futur Alfred des Batman de Burton, à cette époque coutumier des productions Hammer).
Le film enchaîne ainsi 5 histoires, qui en appellent aux figures classiques du film d’horreur (le loup-garou, le vaudou, le vampire, le revenant) mais aussi à des créatures plus inattendues (la vigne tueuse). L’ensemble ne semble pas déborder de moyen mais, en respectant les codes du genre, propose un divertissement efficace, saupoudré d’une touche d’humour noir pas désagréable du tout. Si le premier récit, centré sur le thème du loup-garou, ne tire pas vraiment son épingle du jeu, ceux consacrés au Vaudou, à la Vigne Tueuse, à une vengeance d’outre-tombe, voire même au vampire apportent chacun leur petite originalité au thème abordé. Jusqu’à un final certes attendu mais bien mené.
Côté vampire, c’est le dernier des récits, celui mettant en scène Donald Sutherland, qui nous intéresse. Ce dernier retourne donc chez lui, ramenant en Nouvelle Angleterre la pétillante Nicole, devenue sa femme. Au même moment, un jeune garçon présente d’étrange symptômes d’anémie, qui vont faire pencher le collègue du héros pour la thèse vampirique. D’autant qu’il finit par se faire attaquer par une chauve-souris, et qu’il ne doit sa survie qu’au signe de croix. Au fur et à mesure des minutes, on découvre que les vampires ne sont pas de facto mis en danger par la lumière du soleil, mais qu’ils ne se nourrissent (et ne peuvent user de leurs pouvoirs) qu’à la nuit tombée. Les signes de croix les repoussent, de même qu’ils peuvent être blessé par des armes traditionnelles. Mais un pieu en plein cœur reste la seule manière efficace d’en venir à bout.
Avec son casting en or, son réalisateur qui n’avait pourtant pas encore trop bourlingué sur les rivages de l’horreur (côté vampire, on lui devra par la suite Dracula has risen from the Grave, Son of Dracula et The Vampire Happening), ce Dr Terror House of Horrors est un film à sketch pour le moins sympathique, avec un casting en or.