Thérésa, une jeune peintre reconnue pour son travail de restauration, fait la connaissance du mystérieux Vlad lors d’un gala organisé par la galerie pour laquelle elle travaille. Alors qu’elle éprouve des difficultés à dormir, hantée par des scènes issues d’un passé ancien, elle est bientôt conviée en Roumanie pour procéder à la restauration d’un ancien retable. Ce dernier, protégé dans les murs d’un ancien monastère de sinistre réputation, figure un chevalier dont le visage a été vandalisé il y a plusieurs siècles. Alors qu’elle éprouve une légère crainte pour Alec, son commanditaire, elle découvre que Vlad vit également dans le monastère.
A la sortie du film de Coppola, au vu du succès de ce dernier au box-office, la tentation était forte de surfer sur la vague vampirique. Roger Corman, producteur habitué aux variations fauchés (malgré, à côté de ça, des œuvres plus ambitieuses comme ses adaptations de Poe avec Vincent Price) ne pouvait pas passer à côté de l’opportunité. Dracula Rising est ainsi un des deux projets vampiriques des années 90 signés Corman.
Le film joue la carte de la facilité, convoquant une ribambelle de lieux communs du genre (les flashbacks du passé, le héros partagé entre ses instincts et ses sentiments, l’idée d’un amour par-delà la mort…) dans ce film qui ne laissera pas un impact mémorable dans le genre. Beaucoup de promesses pour un résultat qui oscille entre ennuyeux (l’intrigue est prévisible à des kilomètres) et kitsch (le duel final entre les deux vampires, aux SFX fauchés), à commencer par ce titre mensonger, le nom de Dracula n’étant jamais prononcé durant le film. Certes, on peut imaginer que Vlad soit le fils de Dracula, qui serait donc le chevalier maudit qu’on ne voit que brièvement apparaître (et pas du tout le personnage présent sur l’affiche, qui est l’ami-ennemi de Vlad, Alec). Mais on flirte avant tout avec le racolage, en mettant en avant le nom du personnage emblématique de la fiction vampirique (et on tente par là d’attirer les aficionados du genre). Sans compter, enfin, des scènes érotiques à la mesure d’un téléfilm M6.
Côté vampire, on est confronté assez rapidement à leurs forces et faiblesses. Vlad et Alec ne semblent se déplacer que la nuit tombée, et craignent les symboles religieux. Ils n’en restent pas moins atteints d’une soif inextinguible de sang, et dotés de pouvoirs hors-du-commun (ils peuvent ainsi projeter des éclairs, des boules de feu et commander à des légions de chauve-souris, ces pouvoirs donnant lieu à un final pour le moins incongru). Le pieu, enfin, semble être un des moyens les plus efficaces pour venir à bout de ceux de leur espèce.
Un film au scénario trop facile, pas franchement bien joué et qui n’apporte strictement rien de neuf au genre, se contentant de convoquer les éléments emblématiques du Coppola, sur la vague duquel il essaye clairement de surfer.