Après avoir réalisé un dossier sur une étrange secte, Sadie Frost se retrouve un beau matin à la morgue, enfermée tel un cadavre. Elle découvre bien vite qu’elle n’est plus humaine, et que le surdéveloppement de ses sens et sa résistance n’ont d’égal que sa soif de sang.
Réalisateur peu connu par chez nous, Sebastian Gutierrez se lance ici dans le thriller vampirique, faisant de Lucy Liu l’héroïne de son film. L’amateur aura cependant tôt-fait de s’apercevoir du vide abyssal du scénario, plombé de scènes clichées et de personnages poseurs qui n’apportent pas une once de crédibilité à l’ensemble.
Ce qu’on peut ainsi qualifier de plus belles scènes du film apparaissent davantage comme un moyen de filmer Lucy Liu en sous-vêtement recouverte de sang que comme une réelle recherche esthétique. L’ensemble déjà bien bancal est qui plus est alourdi par de grosses longueurs, et par un sens de la mise en scène pas franchement réussi. Reste le jeu d’acteur de Lucy Liu, qui sans être exceptionnelle arrive à insuffler à son personnage la froideur qui lui sied.
Les vampires du film sont des créatures avides de sang, qui parviennent à se déplacer à la lumière du soleil. Dotés de sens très développés, et d’une résistance hors-norme, ils apprécient d’utiliser de petits poignards pour saigner efficacement leurs victimes. Comme dans le mythe classique, les buveurs de sang ne se reflètent par ailleurs pas dans les miroirs et ne peuvent être tués que si un pieu leur est enfoncé en plein cœur. Bref, rien de bien innovant, et surtout pas une utilisation originale des caractéristiques mises en scènes.
Si cette fin de décennie est riche en film du genre, le film de Sébastian Gutierrez risque fort de ne pas rester dans les annales. Et la dernière scène laisse toute possibilité à une suite possible. Déprimant.