La série horrifique Beyond the Rave suit les dernières heures de liberté du soldat anglais Ed, qui s’envole pour l’Irak au matin. Avec l’aide de son meilleur ami Necro, Ed passe sa dernière nuit à la recherche de sa petite amie Jen, aperçu la dernière fois avec un étrange groupe de noctambules dirigés par le mystérieux Melech. Alors qu’Ed parvient à retrouver Jen dans une rave en plein cœur d’une sombre forêt, il découvre que Melech et sa bande cherchent quelque chose de plus qu’une simple nuit de fête, et que tous ne parviendront pas à survivre jusqu’à l’aube…
Plus de 20 ans après son dernier film fantastique, la mythique Hammer refait donc surface avec cette web-série vampirique de 20 épisodes, initialement diffusée au travers de Myspace TV. Le mythe du vampire, qui a offert à l’entreprise ses plus belles productions durant près de 20 ans, est une fois de plus à l’honneur dans cette courte mais intense série. Hammer Films joue cependant la carte du modernisme. Adieu les décors gothique et délicieusement sépulcral des Cauchemar de Dracula et autre Dracula prince des Ténèbres. Le comte transylvain et ses émules aristocratiques sont en effet absents de la série, qui se déroule essentiellement (après quelques épisodes) au beau milieu d’une rave-party, organisé dans un entrepôt perdu dans la forêt. Un pari somme toute risqué pour ceux qui nous avaient habitué à flirter avec le côté archétypique du genre.
Si l’ensemble souffre du format court des épisodes (moins de 5 mn par épisode), le réalisateur ne nous ménage pas moins quelques superbes scènes, depuis l’agression sanglante d’un D.J. jusqu’à un duel final sous forme d’hommage aux joutes médiévales. Tous les acteurs ne sont cependant pas parfait, le vampire principal me rappelant trop le Dracula de Dracula 2001 (qui était loin d’être convainquant lui aussi), néanmoins les scénaristes nous propose une palette de rôle assez variés, et pour certains assez délicieux (Nécro, le meilleur-ami croque-mort étant un de mieux réussi).
Esthétiquement, le pari moderne est assez bien réussi. L’image est nerveuse, la lumière bien utilisée (on en attendait pas moins de la Hammer). Les effets spéciaux par contre sont assez hétérogène, le final étant pour le moins kitsch dans le genre. Malgré son optique moderne, le réalisateur n’hésite pas à mettre en scène des acteurs phares de la grande période, Ingrid Pitt (immortelle Comtesse Dracula) jouant un rôle (assez barré) dans un des bonus. On notera également la présence de Sadie Frost (Lucy Westenra dans le film de Coppola) au casting.
La Hammer ne renouvelle pas ici le genre vampirique. Les vampires de la série sont des créatures avides de sang qui envisage de faire quelques réserves pour l’hiver. Ils vivent pour le moins longtemps, et semblent pouvoir survivre à d’importantes blessures, même si la décapitation où un pieu planté en plein coeur semble être à même de les détruire. Par ailleurs, ils ne sortent que la nuit, même si on ne sait que peu de choses sur l’endroit où ils reposent en journée. La soif leur fait sortir les canines, même si ils savent dissimuler celles-ci la plupart du temps. Ils semblent obéir à une sorte de hiérarchie.
Une série courte mais sympathique, qui vaut surtout pour ce qu’elle représente, à savoir le retour sur le devant de la scène d’une entreprise mythique qui a donné ses lettres de noblesses aux films de vampires. Espérons que leur prochaine production dans le genre, qui n’est autre que Let Me In, remake du Morse suédois, soit à la hauteur de nos attentes. A noter que la version DVD Edition Spéciale du présent film peut uniquement être commandée sur le site de vente en ligne de Hammer films.