Salta est une ville étrange où le soleil ne se lève jamais. C’est là que vivent Hipira, ses parents et tous les autres vampires qui constituent la population de la ville. Lors d’une expérience avec des âmes menée par le déjanté professeur Choorou, Soul, un esprit lumineux voit le jour. Lui et Hipira deviennent immédiatement amis. Dès lors, Soul va seconder Hipira dans les différentes aventures dans lesquelles celui-ci se jette bien souvent tête baissée, qu’il s’agisse d’affronter un immense crapaud qui assèche le lit de la rivière où de se semer la panique parmi les habitants de Salta…
Hipira existait jusque-là sous la forme d’un ouvrage jeunesse illustré, scénarisé par ni plus ni moins que le cultissime Katsuhiro Otomo, créateur d’Akira. La totalité de la présente série (10 épisodes de 5 minutes) a été diffusée à la fin de l’année 2009, quelques jours avant noël. Le projet étant dirigé par Shinji Kimura, dessinateur de l’ouvrage original, le chara-design est on ne peut plus respectueux. C’est même très agréable de voir s’animer l’univers qu’on avait pu au préalable découvrir dans un très poétique et facétieux ouvrages jeunesse. Et force est d’avouer que malgré la très courte durée de l’ensemble (50 minutes), cette série est un véritable petit bijou.
L’univers abordé transpire d’une poésie qui mélange à la fois conte, absurde, horreur et humour avec un talent indéniable. Certes il faut regarder cette série avec des yeux d’enfant, mais c’est un bain de jouvence parfaitement huilé que nous propose ici le studio Sunrise. On nous présente donc une ville à part, où les vampires ont élus domicile, et autour de laquelle esprits, zombies et autres sorcières gravitent, permettant au héros (un jeune vampire écolier) de vivre des aventures aussi poétiques que décalés, dont certains aspects peuvent rappeler le petit vampire de Johann Sfar.
Le dessin de la série est aussi beau et original que celui du récit original. Les couleurs vertes et bleues de l’univers sont parfaitement rendues à l’écran, de même que le design pour le moins décalé des bâtiments (aux lignes pour le moins acérés et tortueuses) et celui, plus rondouillard, des personnages. L’animation n’est pas en reste, comme le prouve notamment l’épisode où le héros se retrouve prisonnier d’un livre de papier, épisode dans lequel le mélange de 2d et de 3d est assez bluffant.
L’univers vampirique du livre original est assez scrupuleusement respecté. On comprend donc que la ville de Salta est un endroit étrange où le jour ne se lève jamais (on apprends d’ailleurs dans un épisode pourquoi le soleil ne transperce pas la voûte céleste) et où les vampires ont donc pu élire domicile sans se soucier de sa morsure. Les vampires dorment ici dans des cercueils, doivent se nourrir de sang (du moins cela nous est suggéré au travers d’un épisode « festif ») et craignent donc la lumière, qui leur provoque des brulures pour le moins douloureuse. Les vampires peuvent se protéger de cette lumière, mais son contact direct semble leur être fatal.
Une série certes très brève mais d’une poésie et d’une imagination incroyable, porté par un design aussi magnifique qu’original. Le tout donne naissance à un univers cohérent et riche qui plaira à tous. A noter également un générique de fin en forme de clins d’œils aux affiches des vieux films d’Universal, où on croise notamment le professeur Choorou en Lon Chaney. Savoureux.
Incroyable, quand on voit le genre de graphisme (relativement candide) on a du mal à imaginer que ce soit Otomo qui soit derrière le scénario. En tout cas l’info donne envie de découvrir cette série qui ma foi a l’air étonnante