Durant des fouilles, un professeur d’archéologie peu scrupuleux et deux de ses élèves mettent au jour trois cercueils. Ces derniers contiennent des corps parfaitement conservés : un homme, une femme et un enfant, qui arborent tous trois des talismans taoïstes. Alléchés par le prix qu’il pourraient en tirer en les vendant, le trio décide d’emporter le tout. Contacté, un collectionneur semble intéressé mais demande un échantillon. Le professeur décide alors de lui apporter le corps de l’enfant. Durant le trajet, le talisman de celui-ci est retiré par un des assistants, et l’enfant jiang-shi s’éveille, avant de disparaître dans la nature.
Après le succès de Mr Vampire en 1985, le producteur (Sammo Hung), le scénariste (Barry Wong) et le réalisateur (Ricky Lau) se lancent rapidement dans une « suite ». Cette dernière ne garde aucun des personnages, assurant avant tout une continuité de thème : la figure du jiang-shi. De fait, on quitte l’ancrage historique du premier opus pour l’ère contemporaine. Dans une même dynamique, la présence d’un enfant vampire et les liens qu’il tisse avec un groupe d’enfants semblent tout droit tirés du ET de Steven Spielberg, sorti en 1982. De quoi donner une optique plus grand public à ce deuxième volet, où les combats et la dimension horrifique sont beaucoup plus légers.
Le film peine à retrouver l’efficacité tragico-comique du premier volet. Il y a bien quelques scènes d’action, mais elles sont rares et rallongés à l’extrême (le combat au ralenti), finissant par perdre tout intérêt. L’antagoniste entre le prêtre Tao et les jiang-shi n’est dans le même temps pas franchement mis à l’honneur. Si Ching-Ying Lam rempile dans le rôle (de même que Moon Lee), il n’est ici plus qu’apothicaire ayant quelques connaissances. Et son recours aux prières et armes classiques des prêtres manque d’efficacité… quand ils ne sont pas tournés en dérision. Elément nouveau (et absent du premier volet) : un parallèle entre la figure de l’immigré et celle du vampire… tous deux étant condamnés à vivre dans l’ombre… pour survivre.
Le film égratigne à nouveau la figure folklorique du jiang-shi, et le rapproche davantage de la vision européenne du vampire. D’un côté, il s’agit de morts-vivants dont la condition est contenue par l’usage d’une formule rituelle, qui leur est appliquée sur le front. Ils se déplacent uniquement par bond (un effet de la rigidité cadavérique), et ne sont pas capables de communiquer de manière intelligible. D’un autre côté, ils sont dotés de canines démesurées, et semblent avoir besoin de mordre leurs victimes (qui finissent par devenir des vampires), pour se repaître de leur sang. Ils craignent la lumière (du soleil mais aussi artificielle), et paraissent pouvoir être tués si on leur enfonce une arme en plein cœur. Leurs plaies peuvent être soignées par des cataplasmes de riz.
Une suite qui voit le jour très rapidement après le premier opus, et peine à en conserver l’esprit. Le basculement à l’ère contemporaine, une approche très enfantine et une chorégraphie beaucoup plus sommaire aboutissent à une film beaucoup moins intéressant que son prédécesseur. Une tentative de s’assurer un public international, en s’extrayant de l’exotisme du premier pour lorgner vers un tout public influencé par des blockbusters américains ?