Derek et Clif partent pour un tour du monde d’un an. Derek est un informaticien lassé après 5 ans passés derrière un bureau, Clif est son meilleur ami, réalisateur. Tous deux prévoient de documenter chaque instant de leur périple, de manière à partager leurs péripéties avec leurs amis et leur famille. La famille de Derek est peu encline à le laisse partir, le jeune homme étant atteint d’un problème médical qui peut nécessiter des soins à tout moment. Si la première étape du voyage, qui les emmène à Barcelone, se passe plutôt bien, la deuxième étape, qui les conduit à Paris en compagnie d’ami musiciens dont la tournée s’achève, n’est pas aussi rose. Derek est en effet retrouvé grièvement blessé par ses amis, alors qu’il était rentré à l’hôtel pour passer du bon temps avec une fille rencontrée dans un bar. Contre toute attente, il se remet rapidement, et les deux amis décident de continuer vers l’Italie. Rapidement, ils comprennent que quelque chose a changé chez Derek. Ce dernier est devenu incapable de se nourrir et ne supporte plus la lumière du soleil.
Ca faisait un petit moment que ce long-métrage me faisait de l’œil, le found footage ayant jusque-là uniquement abordé la figure du vampire sous l’angle comique (Vampire de Vincent Lannoo, What we do in the Shadow…). Plus proche d’un Blair Witch Projet dans l’approche, Afflicted suit donc le world trip d’un duo d’ami dont l’un va être rapidement mordu, et progressivement amorcer sa transformation. Clif et Derek vont dans un premier temps être titillés par les capacités que développe ce dernier, avant d’être rattrapé par l’horreur. Sans être d’une originalité folle vis-à-vis de son sujet (la découverte des pouvoirs et limites du vampire), le film n’en est pas moins rudement efficace, à défaut de jouer la carte des SFX (vrai-faux documentaire oblige). Visuellement, c’est très réussi, nerveux à souhait, et frontal dans la manière d’aborder la violence (on ne nous cache ni l’attaque dont a été victime Derek, ni son incapacité à absorber de la nourriture – voire du sang non-humain – ).
Le souci tient plus au scénario, qui n’offre aucune originalité et dont les tentatives de rebondissements se dessinent bien en avance. En dehors des deux acteurs principaux, les différents protagonistes flirtent bien trop souvent avec la caricature (notamment Audrey et son comparse humain, Martin), incarnant davantage des concepts qu’autre chose. Compte tenu de la manière dont est tourné le film, qui arrive à intégrer adroitement quelques ressorts humoristiques tout en conservant un ton sombre et sans espoir, ce manque d’homogénéité sur la galerie de personnage en présence est pour le moins dommage.
En ce qui concerne les vampires, le réalisateur et le scénariste ont choisi de ne pas forcément innover. Mordu, Derek n’est plus en mesure de supporter la pleine lumière du soleil, ou de se nourrir d’autre chose que de sang humain. Il développe a contrario des capacités physiques hors du commun, et s’avère immortel, car la moindre tentative de suicide se solde immanquablement par un échec. Étant donné la manière dont se déroule sa transformation, on comprend que la morsure seule suffit à transformer un humain en vampire, pour peu que ce dernier survivre à celle-ci. Enfin, la capacité de régénération du vampire semble sans limites : il cicatrise à une pleine exposition aux rayons du soleil, à plusieurs balles en pleine tête (dont une chevrotine à bout portant).
Un film au demeurant pas désagréable, dans le mélange qu’il propose entre found footage et film de vampire, portant le dit mélange sur un autre terrain que celui de la comédie. Mais l’ensemble n’est pas exempt de défaut, et ne parviendra pas durablement à marquer les esprits, que ce soit par le jeu de ses acteurs ou par sa manière de jouer avec les caractéristiques du vampire.