L’US Air Force ayant détecté le crash de ce qui pourrait être un avion inconnu, le capitaine Hendry et ses hommes sont envoyés depuis Anchorage à un avant-poste scientifique au Pôle Nord. Sur place, scientifiques et militaires découvrent rapidement que l’objet qui s’est écrasé, et à été recouvert par les glaces, n’est pas d’origine d’humaine. En voulant le libérer de la glace, ils le détruisent accidentellement. C’est alors qu’un des hommes remarque un corps humanoïde prisonnier des glaces.
Tiré de la nouvelle Who Goes There ? de John W. Campbell The Thing from another world (titre original) est un des films emblématique de la RKO, assez pour que John Carpenter lui ait consacré un remake sobrement intitulé The thing. Si le récit débute dans une ambiance où on sent planer l’ombre de la guerre froide (la créature n’est-elle pas détectable au compteur Geiger) ?), c’est avant tout à une rencontre d’un autre type qu’on a ici à faire. Les dangers venus du ciel, et la manière de réagir vis à vis de ceux-ci sont donc au cœur du film, qui se présente comme un véritable huis-clos en plein Pôle Nord, où des êtres humains (des scientifiques et des militaires pour l’essentiel) se retrouvent pris au piège par une créature inconnue.
Faut-il aller jusqu’à y voir une influence possible pour le Alien de Ridley Scott ? Toujours est-il que les deux films partagent un certain nombre de points communs. Un seul extra-terrestre, des êtres humains pris au piège par ce dernier, une créature qu’on aperçoit très fugacement, etc. Pour autant, l’atmosphère des deux long-métrages est radicalement différente. The thing from another world est en effet nettement plus léger (en tête, les dialogues entre les personnages, qui ont souvent un ton humoristique). Et si l’aspect science-fictif est ici bien réel, on est loin de la hard-science, l’intrigue se déroulant uniquement sur la planète Terre.
Le thème du vampire tel que présenté dans ce film n’a rien de très classique. La créature humanoïde au coeur du film se nourrit de sang d’êtres vivants (animaux et humains), de manière à survivre. Pour autant, elle appartient au règne végétal, et pas au règle animal. Elle ne craint pas la lumière du soleil, mais la chaleur (flammes et électricité) lui est fatale. Ses capacités de régénération sont assez importantes, vu qu’elle peut faire repousser ses membres si ces derniers sont coupés. C’est enfin en injectant à ses spores des réserves de sang que les savants découvriront que le monstre est en mesure de rapidement infester la surface du globe, pour peu qu’il continue à se nourrir du sang d’êtres vivants.
Un film qui a un peu vieilli au niveau de son intrigue (et sur lequel on sent planer la peur d’une menace venue des étoiles, 4 ans après l’hystérie Roswell) mais qui reste très agréable à regarder. Les acteurs sont crédibles, les effets spéciaux plutôt surprenants vu l’époque, et l’ensemble fleure bon le cinéma des années 50, entre espionnage, romance et action.