Sous l’impulsion de son metteur en scène, une troupe de théâtre élit domicile dans un vieux théâtre abandonné. Le gardien des liens a beau mettre les membres de la troupe en garde, rien n’y fait, et les voilà bientôt à faire résonner leurs répétitions dans les lieux, alors que rien n’est venu troubler leur quiétude depuis des années. Pourtant, de nombreuses jeunes femmes ont disparu ici, ne laissant derrière elles que quelques habits et accessoires…
Chez Artus Films, on a le chic pour faire plaisir au cinéphile qui aime les oeuvres inédites et/ou introuvables. Depuis ma découverte de l’éditeur, pas mal de leurs sorties me sont ainsi passées sous les canines, pour mon plus grand plaisir, avec en tête l’incroyable et inclassable Renne Blanc.
Cette orgie des vampires n’est certes pas au niveau du film d’Erik Blomberg, mais offre au spectateurs quelques scènes hallucinées qui valent le détour. Certes, on pourrait lui reprocher son scénario qui ne révolutionne rien, et pioche autant chez Oscar Wilde (le portrait de Dorian Gray), Gaston Leroux (Le fantôme de l’opéra) et bien évidemment chez Bram Stoker (Dracula). Pour ne pas tout simplement dire chez Lewin, Lubin et Fischer (qui signaient à cette époque les dernières adaptations des 3 œuvres en questions sur grand écran). Mais le film n’en propose pas moins des moments tour à tour esthétiques, oniriques.
D’emblée, le réalisateur perd le spectateur en ouvrant son film sur une scène des plus oniriques qui met en scène l’actrice principale poursuivie dans les couloirs du théâtre, jusqu’à ce qu’elle finisse par se retrouvez nez à nez avec son tortionnaire. Une entrée en matière qui est également représentatif du film, dont la structure narrative laisse souvent perplexe. Reste ces tensions saphiques assez suggestives, et surtout des scènes hallucinantes, comme cette répétition-hystérie à n’en plus finir, où les passages de la crypte. L’image est également assez belle, et les plans de caméras appuient judicieusement les ambitions du réalisateur (notamment dans cette incroyable scène, reprise par deux fois, avec le cercle des femmes vampires).
Le film de Polselli n’apporte pas grand chose au mythe du vampire. Le principal buveur de sang du film calque son jeu sur celui de Christopher Lee, surjouant plus que nettement au passage. Il grimace à n’en plus finir, afin de montrer à tout va les deux canines acérées qui ornent sa mâchoire. Trompé par celle qu’il aimait, il a choisir de faire appel aux puissances du mal pour devenir immortel.
Un film au scénario parfois chaotique qui se démarque surtout par plusieurs scènes aussi originales que réussies, qui permettent au réalisateur d’injecter certaines thématiques récurrentes dans son oeuvre (chose qu’Alain Petit explique très bien dans les bonus du film), et par ses chorégraphies qui exhalent à la fois onirisme et hystérie.