Alors que deux jeunes femmes arrivent dans le château de Varda, potentielles bénéficiaires du testament de l’ancienne maîtresse des lieux, une doctoresse et son frère sont contraints de se réfugier dans la demeure, leur voiture étant tombée en panne. Tout ce petit monde se retrouve donc prisonnier des lieux, alors que la gouvernante et les domestiques n’aspirent, au cours de rituels perpétrés dans les profondeurs de la forteresse, qu’à ressusciter la première maîtresse des lieux, accusée il y a plusieurs siècles de sorcellerie et de vampirisme, et mise à mort par les villageois.
Artus Films nous propose régulièrement de redécouvrir certains films méconnus du cinéma de genre européen. Après l’italien La crypte du vampire, très jolie pellicule en noir et blanc qui voyait par ailleurs intervenir Christopher Lee, ce Château des messes noires est cette fois-ci un film tourné en Bavière, et pose d’emblée une ambiance de huis-clos autour d’un vieux château isolé. C’est davantage la part sorcellerie qui surnage dans la première partie du film, centrée autour des mélopée proférées par les femmes qui habitent les lieux, véritablement possédée par l’esprit de la défunte comtesse, et n’aspirant qu’à son retour.
Le problème du film, c’est d’appuyer de manière plus que répétitive sa part érotique (les danses lascives des habitantes du château étant un des éléments les plus évidents à ce niveau), qui joue le jeu de la surenchère à tout va : scènes saphiques, masturbation, à deux ou a plusieurs. Ce qui de fait n’est pas forcément un problème, sauf quand les actrices peinent à convaincre, et quand la charge érotique n’est aucunement crédibilisée par le scénario, qui apparaît ici comme un liant mal ficelé, avec son lot d’incohérence, de longueurs et d’éléments qui resteront inexpliqués. Une sorte de Masque du démon de Mario Bava revisité à la sauce érotique, qui n’en aurait ni les qualités du fond, ni celles de la forme.
La part vampirique, si elle n’est pas très prégnante dans les deux premiers tiers du film se révèle davantage sur le troisième tiers. On apprend donc que pour entériner sa résurrection, la comtesse doit se repaître du sang d’une descendante de celle qui l’a vaincu par le passé. En attendant, elle doit se contenter du sang de celles qui se retrouvent hypnotisées par les chants du culte qui œuvre à son retour. Sa morsure laisse bien évidemment deux traces caractéristiques sur la gorge de ses victimes. Elle semble craindre le lumière du soleil, et sera finalement détruite d’une manière pour le moins classique dans le genre. A noter également la présence de talismans en forme de croix qui semblent empêcher la vampire comme ses femmes de mains d’utiliser leurs pouvoirs, et qui peuvent même totalement les repousser.
Un film qui ne m’aura pas laissé un souvenir impérissable, trop concentré sur sa part érotique, dont le reste du film ne semble qu’un faire valoir (à commencer par le scénario). Quelques personnages (la gouvernante) et scènes sympathiques, mais l’ensemble peine à convaincre. Reste que le travail d’Artus est à nouveau appréciable : l’image est de bonne facture, de même que la piste son. Les bonus permettent comme à leur habitude de découvrir la genèse du film et son contexte de production.