Un noble hongrois, le comte Alucard, arrive dans une petite ville des Etats-Unis, invité par la jeune Katherine Caldwell. La nuit où arrive le comte, le père de Katherine meurt dans d’étranges circonstances, faisant d’elle l’héritière de la plantation familiale. Frank Stanley, le petit ami de la jeune femme, se méfie du nouvel arrivant, de même que le médecin local, qui éprouve très vite un doute quand à l’identité réelle du comte. Jusqu’à ce que Frank débarque chez lui en pleine nuit. Très choqué, le jeune homme raconte au docteur que, voulant tuer Dracula, les balles ont traversé celui-ci et mis un terme à la vie de sa fiancée.
Son of Dracula est le troisième film de la série qu’Universal consacra au comte vampire créé par Bram Stoker. Néanmoins, si les deux premiers films (Dracula et La fille de Dracula) s’enchaînent, ce troisième volet est dans une continuité totalement différente. On y retrouve le comte roumain en visite aux Etats-Unis (une première, surtout pour la Louisiane, où les vampires connaitront à nouveau une apogée avec les Chroniques d’Anne Rice), sous le pseudonyme d’Alucard, une idée qui fera date (jusqu’au manga Hellsing). Mais dans cette nouvelle variation sur le personnage, ce dernier est appelé à escient par la jeune Kay, passionnée d’occulte, qui voit en Dracula un moyen de s’assurer l’immortalité.
Le film possède une ambiance particulièrement poisseuse, celle des bayous (où se déroulent une large partie des scènes extérieures), et s’articule autour d’une enquête policière qui penche fortement vers le film noir, genre dans lequel Kurt Siodmak, le réalisateur, se fit largement connaître par la suite. Les raisons de la venue de Dracula, le décor, les effets spéciaux particulièrement réussis (les transformations des vampires sont pour la première fois montrées à l’écran), tout concourt à faire de ce long-métrage une œuvre à part pour les amateurs de la créature de Stoker. Et ce même si Lon Chaney Jr n’a pas l’expressivité d’un Bela Lugosi ou d’un John Carradine, dans le rôle du comte. On saluera par contre les prestations de Robert Paige, dans le rôle du fiancé et celle de Louise Allbritton, la jeune héritière obsédée par l’immortalité.
Côté mythologie vampirique, la qualité des effets spéciaux sont à saluer, permettant de donner vie à l’écran à certaines des caractéristiques jusqu’alors peu exploitées des vampires, qu’il s’agisse de leur capacité de se transformer en chauve-souris ou en brume. Dracula montre également sa force surhumaine, et les circonstances permettront de mettre en scène les deux manières de devenir vampire : être drainé de son sang par une créature de l’espèce où vouloir devenir un buveur de sang de son plein gré. Immortel la nuit, ils peuvent cependant être tué si on détruit leur cercueil avant qu’ils ne le regagnent, ou si on leur enfonce un pieu en plein cœur. La plupart de ces caractéristiques seront soit détaillées par Dracula, soit par le professeur Lazlo, qui prend donc la forme du Van Helsing de circonstance.
On ne peut donc que saluer le travail d’Elephant Films, qui propose dans sa collection Monster Club un film difficilement disponible par chez nous à l’heure actuelle, alors qu’il fait parti des pionniers du genre, tout en déplaçant l’intrigue aux Etats-Unis dès années avant que la littérature ne fasse de même avec le comte.
L’histoire se déroule au Etats-Unis. Katherine Caldwell, fille d’un riche colonel, attend l’arrivée d’un certain Anthony Alucard qu’elle a rencontré au cours d’un séjour passé en Hongrie.
La jeune fille semble être étrangement attirée par cet homme – bien plus que par son cher et tendre Franck Stanley – et révèle avoir une personnalité des plus troublantes, rapport à son attrait pour le côté obscur de la vie… Elle refuse, à la mort de son père – le soir même de l’arrivée de l’invité de "marque" – tout autre don hormis la bâtisse et les marais attenants, coin tranquille, ancien et délaissé…
Franck sera là pour enquêter malgré lui sur l’étranger et sur le pouvoir qu’il exerce sur Katherine.
Le pouvoir exercé sur Katherine fonctionne également sur le spectateur dans cette énième version de l’arrivée du vampire bourgeois et séducteur au sein d’une communaute sereine.
L’ambiance est moite, oppressante, les protagonistes sont tous attirants et Katherine est une "vamp" envoûtante, rappellant le glamour des actrices américaines de l’époque. Le charme désuet de la chauve-souris articulée suceuse de sang ou l’anagramme mystérieux du nom du vampire rend ce film attachant, et se laissera regarder sans lassitude aucune…