Lilith vit seule dans un appartement dont elle peine à payer le loyer, la majeure partie de son temps étant consacré à la recherche du sang dont elle se nourrit. Car sous son apparence de frêle jeune fille, elle est une vampire des temps modernes. Un soir, elle fait la rencontre d’une prostituée agressée par un client dans une ruelle. Sans savoir pourquoi, elle s’interpose et utilise sa force physique pour briser les poignets de l’assaillant. Charlot, la prostituée, lui propose alors de la suivre.
C’est Benjamin Leroy, qui s’occupe (notamment) de la sélection des courts-métrages pour le festival des Hallucinations Collectives, qui m’aura permis de découvrir ce court-métrage belge. Dans une ambiance froide et urbaine, on suit donc le personnage de Lilith (jamais nommée comme tel, en-dehors du casting), une jeune femme qui semble se nourrir uniquement de sang. Si elle ne semble pas gênée par la lumière du soleil, c’est davantage sur le monde de la nuit que l’accent est mis, notamment le monde de la prostitution et des maisons closes. La réalisation est sans fioritures, à l’image des décors. Sans pour autant être filmé caméra à l’épaule, Maxim Stollenwerk a choisi de filmer au plus près des personnages. L’aspect sonore concourt également à l’ambiance, la musique électronique appuyant sur l’aspect moderne de l’histoire.
Côté vampire, si la première scène semble faire du personnage de Lilith une émule du Martin de Roméro (utilisant une seringue pour prélever le sang sur ses victimes), plus vampirique pathologie que créature surnaturelle, la force physique de la jeune femme, ainsi que le manque qu’elle ressent quand elle ne s’abreuve pas de sang jette un doute. Pour autant, la lumière du jour ne semble pas lui poser de problèmes particuliers.
L’ensemble est plutôt bien joué, et la réalisation efficace, mais force est d’avouer que la chute tranche radicalement avec le reste du court-métrage. Pas désagréable, mais pas indispensable non plus.