Après avoir bénéficié d’une bonne visibilité on-line, voici donc la web-série Blood and Bone China débarquer en DVD. L’occasion rêvée de se pencher sur la trame dans son intégralité, plutôt que via le découpage par épisode, et ainsi davantage apprécier l’ambiance comme le scénario.
Car si les moyens ne sont pas toujours au top, le résultat n’a pas franchement à rougir niveau esthétique. Le spectateur est rapidement plongé dans une atmosphère toute victorienne (l’histoire se passe en 1897, joli clin d’oeil à l’année de sortie du Dracula de Stoker), ce qu’amplifie bien la photographie assez léchée pour le format, ainsi que les décors et costumes plutôt convaincants.
L’histoire nous offre de suivre les pas de Howell Newlynn, jeune vétérinaire qui se retrouve embarqué dans une histoire de disparitions qui défraient la chronique dans la ville de Stoke on Trent. Son propre frère en ayant fait les frais, il est abordé par Alexander Pyle, un homme avisé qui enjoint le jeune homme de se joindre à lui pour enquêter. Si les côtés jeune ingénu maladroit du personnage principal a des moments un peu too much, je dois avouer avoir plutôt apprécié l’ensemble, qui possède quelques petites idées originales. Une histoire somme toute classique (quoi que la méthode choisie par Hemlock pour se débarrasser des corps est pour le moins savoureuse), avec quelques rebondissements incongrus (le jeune garçon qui conduira Howell aux autres chasseurs) mais qui fonctionne bien grâce à son respect des codes du genre, et une bonne gestion des moyens à disposition.
On est pleinement dans une vision classique du mythe du vampire. Si les créatures semblent à même de se déplacer en journée, pour peu que la lumière du soleil ne soit pas trop appuyée, ils peuvent être détruit si on leur enfonce un pieu en plein cœur. Ils craignent également les objets en argent, lames comme balles (ce qui a été rajouté bien plus tard dans le genre, mais semble devenu un code aujourd’hui récurrent). Bien évidemment, les vampires ne peuvent résister au sang frais, dont ils doivent se nourrir régulièrement pour assurer leur survie. A noter enfin, la notion de lignée, qui permet à un vampire de contrôler sa descendance.
Une petite série sans prétentions mais qui témoigne d’une bonne maîtrise du sujet et de ces codes, et propose au spectateur quelque chose de classique mais de cohérent, malgré quelques petites faiblesses. Le travail sur les atmosphères (que ce soit via les décors, les costumes, la lumière) permet de corriger pas mal de petits défauts, et a tendance à donner un petit côté Dr Who pas déplaisant à l’ensemble.