Des morts violentes défraient la chronique dans un petit village. Depuis quelques nuits , on retrouve en effet des corps exsangues, qui semblent avoir été transportés jusqu’à une caverne, au bord de la mer. Les villageois suspectent rapidement les attaques d’une chauve-souris vampire, mais comment ferait-elle pour transporter les corps ? De fait, certains ont tendance à croire que le danger pourrait bien venir d’un membre de la communauté.
Sympathique film fantastique, Condemned to Live débute en Afrique, mettant en scène trois personnages (un couple accompagné d’un de leurs amis), coincés dans une grotte redoutée des autochtones. Pour autant, c’est quelques années plus tard, à des centaines de kilomètres de là, que va se dérouler l’action principale du film. Celui-ci, s’il puise dans les codes du genre, de Dr Jekyll et Mr Hyde au Loup-Garou, en passant par Frankenstein, n’en propose pas moins une ambiance assez savoureuse, et des idées qui le font sortir quelque peu des sentiers battus, même si on note quelques faiblesses au niveau de la narration (notamment quelques allers et retours qui auraient pu être évités).
De nombreux éléments pourraient rattacher le film au cinéma d’horreur gothique, entre les villageois armés de fourches et de torches, le valet bossu du professeur Kristan, la partie vampirique du film (dont certaines scènes doivent sans doute beaucoup au Dracula de Browning), pourtant l’ancrage initial donne une origine du mal davantage ancrée dans le réel (même si les conséquences sont fantasmées). Le film vaut également pour l’interprétation de certains de ses acteurs, notamment Ralph Morgan, qui campe les deux états du professeur Kristan en les matérialisant uniquement par son jeu, sans aucun artifice.
Le mythe du vampire y est abordé de manière assez différente de d’habitude. Si les attaques subies par les villageois ont lieu uniquement de nuit, et laissent derrière elles des victimes exsangues, l’origine même du mal remonté à la chauve-souris vampire africaine, sans pour autant que ce soit un de ces animaux qui soit en cause. L’infecté (puisqu’il s’agit de ça) se comporte tout à fait normalement en journée, mais voit sa part vampirique prendre le dessus la nuit, quand la lumière est au plus bas.
Une découverte plutôt intéressante, même si l’image aurait mérité d’être restaurée a minima, de même que la piste son. N’en demeure pas moins que pour un film qui était devenu totalement invisible, le projet est louable et la version proposée se regarde sans problèmes bloquants.