Holmes reçoit la lettre du prêtre de la paroisse de Lamberley. Alors qu’une épidémie d’influenza gagne en influence, le bébé des Fergusson décède mystérieusement, après une soirée organisée dans la maison du couple. Une soirée où a été invité le mystérieux John Stockton, qui a emménagé quelques temps avant les époux Fergusson. Un personnage qui sème l’effroi en ville, d’autant qu’il se présente comme apparenté à la famille St Clair. Le dernier tenant du titre a été brûlé par les villageois il y a presque un siècle, alors qu’on le suspectait d’être un vampire.
La série de Granada est connue par les amateurs du Canon pour être une des plus fidèles au personnage inventé par Doyle, même si elle se permet des libertés avec le texte. Cet épisode, situé dans Les Archives de Sherlock Holmes s’avère être l’adaptation du Vampire du Sussex, et un des téléfilms que compte la série. Le scénario est fortement remanié, les scénaristes ayant jugé bon de davantage intégrer d’ingrédients tragiques (voire assez gore pour la série) au récit, ainsi que de nouveaux personnages (dont le prêtre, qui mandate Holmes, et Stockton). Comme d’habitude avec cette série, l’ambiance est très réussie : la reconstitution de l’époque victorienne est superbe, et les personnages sont particulièrement bien joués. Que ce soit le duo Holmes-Watson, ou les nouveaux venus, Stockton en tête.
La mise en scène joue d’emblée sur l’hésitation entre le surnaturel (thèse qui emporte l’adhésion des locaux) et le rationnel (représenté par Holmes et Watson), et joue avec le spectateur d’un bout à l’autre de l’épisode. Le ton est assez gothique, entre les scènes se déroulant dans les cimetières, les apparitions de chauve-souris et autres chats noirs.
Niveau vampirique, les scénaristes ont fait assez fort. L’épisode est truffé de référence au mythe. Jack lit ainsi Varney le vampire, alors que Holmes et Watson trouvent un exemplaire du Vampyre de Polidori chez Stockton. L’histoire prend qui plus est corps sur une anecdote passée, qui voit le propriétaire terrien le plus riche des lieux finir brûlé vif par la foule en colère, alors qu’on le suspecte d’être un vampire. La peur des crucifix (et du religieux), les marques sur la gorge des victimes, le pieu enfoncé dans le cœur, sont autant de ressorts qui sont utilisés au fil de l’épisode. Sans même parler de la prestance de Stockton, et de sa tenue (Holmes joue sur des références similaire dès l’introduction de l’épisode, affublé d’une cape à col montant et de deux fausses canines proéminentes).
La série est très réussie (même si on peut trouver qu’elle baisse sur la fin, alors que Brett s’avérait de plus en plus malade), et il faut avouer que cet épisode ne dépareille pas dans l’ensemble. Une adaptation très libre du récit initial, mais qui possède un charme indéniable.