Le moyen âge. Lucian est le premier Lycan à pouvoir se défaire de sa forme bestiale et à reprendre forme humaine. Viktor, le seigneur des vampires, décide d’utiliser ce dernier afin de créer une armée d’esclaves entièrement dévouée au service des siens. Tandis que les vampires subissent les assauts des hordes de loups-garous sauvages qui saccagent leurs terres, Lucian s’éprend de Sonja, la fille de Viktor. Le couple vit une liaison cachée jusqu’au jour où le Lycan est contraint de se transformer afin de sauver la jeune femme d’une embuscade mortel. Furieux devant la désobéissance de son sujet, le père de cette dernière retire alors à Lucian le peu de liberté qu’il lui a octroyé jusqu’alors et le réduit au rang de simple prisonnier. Devant le martyr sans nom qui accable son peuple, le captif va se résoudre à prendre la tête de la révolte contre les vampires oppresseurs afin de gagner leur liberté…
Ce troisième opus se situe chronologiquement bien avant les deux premiers films de Len Wiseman. Autant l’avouer d’entrée, celui-ci me semble d’une facture bien plus satisfaisante que le second Underworld. L’intérêt du présent long métrage ne réside certes pas dans la teneur de son suspens ou de ses surprises scénaristiques mais plutôt dans les explications quant aux raisons de la guerre opposant vampires et lycans.
Le couple formé par Sélène/ Mickael Corvin se voit donc substitué cette fois-ci par celui de Lucian et Sonja. Les raisons du conflit nous sont ainsi exposées en détail, apportant davantage de densité au background de la série cinématographique. Les aficionados de cette dernière se retrouveront donc, ravis, en terrain connu malgré le changement d’époque et de réalisateur. Tatopoulos livre une œuvre en tout point respectueuse de l’esprit inauguré par son créateur d’origine. Les armes à feux modernes sont remplacées par des épées, armures et autres arbalètes mais qu’on se le dise, les loups-garous et les suceurs de sang s’entretuent avec toujours autant de détermination. Retrouver certains personnages familiers, dont notamment Viktor, le maître vampire plus que jamais ignoble, apporte également un indéniable plaisir.
Si les effets spéciaux, les décors et les costumes n’ont rien d’exceptionnel, ils assurent cependant très honorablement leur part de travail pour ne gâcher en rien le plaisir du spectateur. L’histoire comporte de plus quelques scènes à l’esthétique fort réussite, comme notamment celle de l’attaque du carrosse au clair de lune par une meute de Lycans déchaînés. La bande son s’inspire des morceaux les plus connus des deux précédents volets et demeurent tout à fait dans le ton musical imposé par la série.
Ceux qui apprécient la franchise Underworld prendront certainement du plaisir à découvrir ce nouvel épisode faisant office de prologue. Bien que sa durée, d’environ une heure trente, n’a rien d’extravagante, le divertissement que procure le film est quant à lui bien réel. Les amateurs à la recherche d’un défouloir avec une confrontation vampires-lycans en toile de fond seront à n’en pas douter aux anges. Ceux qui, par contre, espèrent trouver une histoire un tant soit peu travaillée, voir originale, seront probablement déçu. Car une chose est certaine, ce soulèvement des Lycans se destine avant tout à un public peu regardant qui n’aspire qu’à passer un agréable moment devant un univers somme toute attachant. Le film de Tatopoulos s’acquitte à merveille de cette tâche et ce n’est déjà pas si mal.