David, Wendel, Darlene, Francis et Lenny composent la fratrie Hamilton. À la mort de leurs parents, ils n’ont pas eu d’autre choix que de vendre la ferme familiale et de partir sur les routes. Mais les Hamiltons ne sont pas des êtres humains normaux. Atteints d’un mal incurable, ils sont contraints de se repaître du sang de victimes qu’ils enlèvent et séquestrent dans leur sous-sol. Car ce sont des vampires, obligés de faire avec les moyens du bord, dans une société qu’ils ne connaissent que très mal. D’autant que les relations entre eux ne sont pas toujours simples.
Premier long-métrage des Butcher Brothers, The Hamilton est un film à mi-chemin entre le slasher redneck et le film de vampire. Une œuvre à la réalisation dépouillée, qui se concentre sur les relations entre les différents membres de cette famille qui peine à garder sa cohésion. Entre David, l’aîné qui a pris le rôle de chef de famille, les jumeaux Wendel et Darlene, qui assument totalement leurs besoins et David, qui lutte contre cette maladie qui les ronge, et essaie de s’extraire de la folie qui semble avoir contaminé les siens. Sans compter Lenny, plus proche de la bête sauvage, qui vit enfermé dans la cave. Une famille étrange qui doit pourtant donner l’impression de normalité.
Moins décalé que sa suite, beaucoup plus cru, ce premier film apparaît plus réussi que sa suite. Même les acteurs, qui campent des personnages aux psychologies assez marquées, évitent d’en faire trop, et donnent le ton à un film où même le plus normal des membres de cette famille peut à tout moment laisser la folie (et les besoins) qui sont enfouis en lui éclater au grand jour.
Les Hamilton sont une famille de vampires un peu spéciaux. Ils ne craignent pas la lumière du jour et peuvent être blessés (voire mourir, si on en déduit que leurs parents étaient atteints du même mal). Par contre, ils ont des canines plus développées que le reste de leur dentition, et doivent se nourrir de sang régulièrement pour survivre, d’autant qu’ils ne supportent pas les autres aliments. Et si le besoin de sang est présent dès leur plus jeune âge, se nourrir directement à la gorge d’une victime encore vivante apparaît presque comme un rite de passage.
Sans être parfait, The Hamilton est un film de vampire efficace, sans fioritures, qui tire son épingle du jeu en s’intéressant au quotidien et à la psychologie des membres de cette famille pas comme les autres. Une plongée dans la folie de ces cinq personnages mal adaptés à la société qui essaient de garder un visage humain mais doivent faire face à des instincts primaires s’ils veulent assurer leurs survie.