Après le décès de Buffy dans sa lutte contre Gloria, le Scooby-Gang tente tant bien que mal de lutter contre les vampires et démons qui continuent de pulluler à Sunnydale. Utilisant le robot que Spike avait fait fabriquer à l’image de Buffy, ils parviennent à tenir tête aux morts-vivants pendant quelques mois. Jusqu’à ce que Willow décide de faire revenir Buffy d’entre les morts. La tueuse finit par revenir à la vie, mais un lourd secret lui pèse sur le cœur, lourd secret qui entoure les quelques mois qu’elle a passé dans l’au-delà…
Cette sixième saison de Buffy contre les vampires poursuit la lancée de la précédente, durcissant davantage le ton, la série confirmant ainsi l’entrée de ses personnages (et de son univers) dans un monde plus adulte, un monde ou la mort et le désespoir ne sont pas anodins. Buffy revient ainsi d’entre les morts, et retrouve ses amis qui n’ont pas réussi à tourner la page. Plusieurs des personnages jusque-là secondaires vont ainsi gagner en importance au fil de la saison, de Spike qui entame une relation destructrice avec Buffy, à Tara qui prend ses distances avec Willow, ainsi que Willow justement, autour de laquelle va tourner la majeure partie de cette saison.
Niveau originalité, il ne faut pas non plus oublier que c’est lors de cette sixième saison qu’a été tourné l’épisode musical de Buffy, Once More With Feeling, sorte d’improbable comédie musicale sur la scène de Sunnydale, après qu’un démon mélomane ait pris le contrôle des habitants. Autre épisode incontournable, celui ou Buffy, piqué par un dard démoniaque, se met à avoir des visions d’elle dans un hôpital psychiatrique.
Alors que le saison de Gloria était déjà franchement sombre, cette sixième saison creuse davantage le côté dépressif de l’univers, chacun des personnages finissant par être confronté aux difficultés du monde qui l’entoure. D’Alex dont les espoirs sont minés par le couple représenté par ses parents, à Willow qui ne parvient pas à s’affranchir de son addiction grandissante pour la magie, en passant par Spike et son attirance pour Buffy, chacun des personnages va ainsi se retrouver au plus bas. Les, minces moments de bonheur de la saison sont très vite contrebalancés par des instants de noirceur incroyable. La série, à l’instar de ses personnages, se veut ainsi de plus en plus mûre.
L’entité maléfique principale (du moins le croit-on, jusqu’à un improbable et terrible retournement de situation), est représenté par l’alliance de Warren (le créateur du Buffy-bot), Jonathan (une vieille connaissance du collège) et Andrew (frère d’un des hommes poissons d’une saison précédente). A eux trois, ils vont tenter de dominer le monde et de mettre un terme à la menace que représente la tueuse sur leurs plans. Geek dans l’âme, ils vont se parer d’une aura de ridicule sur la quasi-totalité de la série, jusqu’à ce qu’un cap ne soit franchit par Warren.
Les vampires n’ont pas, dans cette saison, une place très importante. Si on note l’adjonction de quelques éléments intéressants concernant la tueuse (notamment à travers ce qu’elle semble avoir laissé derrière elle en revenant à la vie), et la prise d’importance de Spike (toujours à la merci de la puce de l’Initiative), les buveurs de sang ne sont pas ici des protagonistes majeurs. On note par ailleurs la présence d’un épisode très déstabilisant qui revient sur les origines de l’univers dans lequel évoluent nos héros, et remet sérieusement en doute la réalité de celui-ci.
Cette sixième saison, malgré l’absence de ressort vampirique (à l’instar de la précédente qui nous gratifiait de la présence de Dracula), n’en est pas moins intéressante, notamment par la profondeur qu’elle donne à la fois aux personnages (qui voient leur psychologie s’affiner, et les doutes s’immiscer en eux) et à l’univers. Pour le moins déprimante et désespérée, elle n’a a priori pas eut beaucoup de succès chez les fans de la série. Il n’en reste pas moins qu’elle réserve de très bonnes (et bien utilisées) trouvailles, qui posent les jalons d’une septième saison pour le moins apocalyptique.
Buffy a bercé toute mon adolescence, alors je fais parti de ceux qui peuvent dire que la série n’a absolument rien de ringard. Elle a incroyablement gagné en maturité et en profondeur au fil des saisons. Et cette saison 6 est le summum de cette maturité-là !
Elle n’a pas plu aux fans (à ceux qui se prétendent en être en tout cas) car cette saison reflète tout simplement les problèmes que nous rencontrons nous aussi dans nos vies : addiction à quelque chose, solitude, incompréhension, mal-être… Joss Whédon s’est transformé en Sam Mendes du petit écran et s’est surpassé ! Il a creusé en profondeur tous ces personnages (épatante Willow), les maitrisent et les met en valeur comme lui seul sait le faire. On sent qu’il n’écrit pas les scénarios sur ses genoux dans les chiottes au fil des semaines comme un certain Marc Cherry.
Alors oui, la saison est noire et déprimante. Mais c’est aussi ça grandir dans la vie.
Mes épisodes coup de coeur ?
– Que le spectacle commence ! forcément 🙂
– Tous contre Buffy, à mourir de rire !
– Écarts de conduite
– Toute la peine du monde 1/2 et 2/2
Je ne peux que plussoyer Tom-Tom. Très sombre, très mélancolique, très intense. Peut-être pas ma saison préférée, mais de très très bons éléments dans celle-ci.
Meli