Bonjour Danilo. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur vous, et la manière dont vous avez commencé de travailler dans l’industrie du comics ?
J’ai débuté assez tard dans le monde du comics, à l’âge de 34 ans. Ayant fait carrière dans la publicité et l’illustration, j’avais déjà développé un certain nombre d’aptitudes pour le dessin. Après un peu d’entraînement et d’autoapprentissage, j’ai finalement été capable de produire une série d’histoires courtes autopubliées, avec un personnage de mon invention (Necronauta). La réponse de la scène brésilienne a été très positive, et à partir de là ça a été une longue transition depuis un emploi ordinaire jusqu’à un travail à plein temps en tant qu’auteur de comics.
Love Kills est votre premier récit qui fait évoluer des vampires. Pouvez-vous nous en dire plus sur sa genèse ?
Love Kills est mon deuxième ouvrage publié par la maison d’édition brésilienne Darkside. Le premier étant une histoire de yakuza situé dans une colonie japonaise, au Brésil. Étant donné que Darkside est une structure qui se spécialise dans le registre horrifique, je sentais que je me devais de leur proposer un livre d’horreur. J’avais cette histoire de vampire qui mûrissait dans un coin de ma tête depuis quelque temps, je leur ai présenté et ils ont été séduits. J’ai imaginé ce livre avec l’aide d’une compagnie de production cinéma, il y a donc une possibilité pour que Love Kills devienne un film, dans le futur.
Vous aviez alors surtout publié des récits mettant en scène des superhéros, depuis Necronauta jusqu’à Gwenpool. Les vampires paraissent assez éloignés des univers dans lesquels vous évoluez en général. Qu’est- ce qui vous a amené à ce thème ?
À dire vrai, Necronauta est un mélange entre horreur et superhéros. D’autres livres que j’ai publié, comme le western brésilien Deux Bandits (publié en France aux éditions Paquet), intègrent des éléments horrifiques. Mes principales références en termes d’écriture sont les histoires courtes de Stephen King, La Quatrième Dimension et Au-delà du Réel, il y a donc beaucoup d’influence de ce type dans ma production.
Vous avez choisi une ville contemporaine comme cadre de votre intrigue. Pour vous, l’espace urbain est un endroit parfait pour les vampires ?
Je pense en effet qu’une ville moderne est un lieu tout trouvé pour un vampire, en cela qu’elle tend à déshumaniser ses habitants en les entassant. Chacun n’est plus, dès lors, qu’un visage dans la foule.
L’amour est un des thèmes moteurs de Love Kills, ce que souligne le titre. Il y a la relation entre Victor et Helena, entre cette dernière et le vampire qui la chasse. Et, bien sûr, entre Helena et Marcus. Chaque relation semble mettre en exergue un état amoureux différent : la parentalité, la séduction, la déception sentimentale… Pour vous, le vampire a tout a voir avec l’amour ?
Le point de départ est le manque d’amour, ainsi que les autres sentiments qui agitent le personnage d’Helena. Au fil du récit, j’explore l’idée que le vampire est une créature si vieille, qu’elle a vécu des milliers de fois. Une longévité telle que même l’amour finit par perdre son goût. Et dans le même temps, je montre comment quelque chose d’incontrôlable, ici l’attirance d’Héléna pour Marcus, peut raviver cette flamme.
Quelles ont été vos premières et dernières rencontres avec un vampire (en littérature, au cinéma ou en musique) ?
La première aura probablement été Bela Lugosi, la dernière se trouve être What We Do In The Shadows. Mais mes préférences vont à Aux Frontières de l’Aube et au jeu de rôle Vampire : La Mascarade.
Avez-vous d’autres projets sur ce thème ? Quelle va être votre actualité des prochains mois ?
Je travaille en ce moment à quelques histoires courtes pour Marvel. L’an prochain, je lance le 6e volume d’Astronauta, une série de graphic novel dans un cadre SF. Je fais également partie des personnes impliquées dans The Trap, un graphic novel initié par Kyle Higgins et Lance Briggs.