Est-ce que vous pourriez brièvement vous présenter pour les lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?
Je m’appelle Beth Fantaskey, j’écris des romans paranormaux pour jeunes adultes. Aux États-Unis, ils ont pour titre Jessica’s Guide to dating on the darkside, Jekyll loves Hyde et Jessica rules the darkside.
En 2009, vous avez sorti Comment se débarrasser d’un vampire amoureux, votre premier roman. Quelle est la genèse de ce projet ?
Pour moi c’est enraciné dans ma vie réelle. À mes yeux, c’est une histoire d’adoption. Mes trois enfants sont adoptés, et on joue souvent à un jeu dont le but est de deviner ce que font leurs parents biologiques. Et, un jour, je me suis dit « Et si c’était quelque chose à quoi mes enfants ne croiraient pas ? Comme une créature mythique ? » C’est ce qui est devenu l’idée de base pour Jessica’s Guide: une jeune fille très rationnelle qui découvre que ses parents biologiques étaient des vampires.
Dans la première partie du roman, vous prenez plutôt le contre-pied des romances entre humains et vampires. D’où vient ce choix ?
Mon livre est sûrement différent parce que je ne lis pas d’autres romans sur les vampires et que je n’en ai pas lu depuis le Dracula de Bram Stoker au lycée. J’ai simplement créé la mythologie vampirique que je voulais créer, et c’est certainement ce qui le rend un peu différent des autres.
La seconde moitié est plutôt de type romance. C’est un thème qui vous parle, qui vous plaît particulièrement, qui fait partie de l’adolescence ?
J’aime les histoires d’amour ! C’est ce que je préfère lire. Pour moi, le cœur d’un récit, c’est les relations entre les personnages. C’est de là que viennent la tension et le drame. C’est donc bien mes préférences personnelles qui me font avoir l’amour comme centre des romans.
Vous avez décidé de publier le mariage de Lucius et Antanasia en ligne. Pourquoi avoir fait ce choix ? Pensez-vous que l’édition numérique est le futur de l’édition papier ?
J’ai choisi de mettre le mariage en ligne pour remercier toutes les personnes qui m’avaient écrit et demandé comment Jess et Lucius se mariaient. Je n’avais pas vraiment prévu de l’inclure au 2ème tome. Ça l’aurait aussi rendu trop long, et j’avais envie que le mariage soit un événement pour le lecteur, qui aurait pu ensuite passer à la suite s’il le désirait. Je pense que les gens voudront toujours avoir un livre, à tenir, à lire, dont ils pourront tourner les pages, qu’ils pourront feuilleter pour revenir à des passages précis, faire des annotations… Tellement de jeunes m’ont dit qu’ils seraient prêts à payer pour posséder une copie du mariage, m’ont répété « S’il vous plaît, publiez-le, j’aimerais l’avoir en livre pour le ranger sur ma bibliothèque ». Ce ne sera jamais la même chose.
La suite vient de paraître. Était-elle prévue dès le départ, ou l’engouement vous a-t-il donné envie de continuer l’histoire de Lucius et Antanasia ?
J’avais des idées pour un autre tome, et je pensais que ça pourrait être amusant d’explorer ce qui leur arrive après qu’ils se soient mariés, mais je n’avais pas prévu initialement de faire une suite au moment où j’ai écrit le premier, parce que je n’avais aucune idée du succès qu’il remporterait. En tant qu’auteur d’un premier roman, on est déjà émerveillé quand on a un livre publié… Je ne m’imaginais même pas que des gens puissent vouloir lire plus à leur sujet. Donc j’ai été vraiment enthousiasmée lorsqu’on m’a donné l’opportunité de le faire.
Quelle a été votre première et votre dernière rencontre avec un vampire ?
La première a eu lieu quand j’étais vraiment très jeune. J’ai vu le très vieux film Nosferatu, et il m’a filé une trouille d’enfer ! Ce n’est pas un vampire sexy, c’est un vampire effrayant ! Quant à ma dernière rencontre… J’ai vu une voiture aujourd’hui qui portait la publicité pour Dracula, la comédie musicale, et je me suis dit « Oh, ça c’est un très beau vampire ! »
Comment peut-on analyser le mythe du vampire selon vous ? Qu’est-ce qui fait sa pérennité ?
Les vampires sont proches des humains, ce sont des créatures mystérieuses et élégantes. Je pense que les gens sont attirés par ça. Quant à analyser ce mythe… Dans mon premier livre, j’ai laissé beaucoup de côté. Tout ce que je trouvais bête, par exemple. Je ne pensais pas que mon fort et sexy Lucius aurait peur de l’ail, ou de l’eau bénite, ou quoi que ce soit du genre. Ça le ferait juste rire. Je me sens assez libre de prendre le mythe et de l’interpréter comme bon me semble. J’ai d’ailleurs l’impression que dans le 2ème livre, j’ai beaucoup ajouté sur ma propre interprétation de ce mythe, en créant cette idée de limbes où les vampires peuvent aller s’ils sont privés de sang. C’est un endroit empli de cauchemars démentiels dont on pourrait ne jamais s’échapper. Pour moi, le mythe du vampire est vraiment quelque chose qu’on peut continuer de faire évoluer aussi longtemps que les gens écriront à son sujet… et je pense que ce n’est pas près d’arrêter !
Avez-vous d’autres projets de livres sur le thème des vampires en dehors de la série de Jessica ? Quelle va être votre actualité dans les prochains temps ?
J’ai des idées pour un 3ème roman sur Jess et Lucius, mais ce n’est pas ce sur quoi je travaille en ce moment et je ne sais pas si ça aboutira. J’aime traiter d’autres thèmes paranormaux et jouer avec comme je l’ai fait pour Jekyll loves Hyde, prendre un thème classique et tourner autour, et c’est ce que je fais avec mon 4ème livre actuellement. C’est un conte classique, mais je mets une histoire d’adolescents par-dessus.
Merci à Beth Fantaskey pour ces réponses, et à Jack Harkness de Fantasygate pour la photo !