Bonjour Matao. Peux-tu te présenter rapidement pour les lecteurs de Vampirisme.com
Bonjour, Mon nom d’auteur est Matao mais je m’appelle Mathurin Queffelec et suis
originaire de Quimper. J’ai étudié en Belgique et à Angoulême et suis sorti de mes études
sans obtenir mon diplôme en BD… Je suis ensuite parti travailler dans un Atelier de
Maison Fumetti à Nantes pour créer Dark Quentin, mon premier livre.
Début octobre 2023, tu as sorti Dark Quentin, ton premier album. Peux-tu nous raconter la genèse de ce projet ?
Les prémices de Dark Quentin remontent à une petite bd que je faisais sur le côté pendant
mes études en Belgique. J’ai ensuite repris ce début d’histoire en arrivant à l’atelier à Nantes, en y ajoutant le côté « vampire » Pour étendre l’univers initial.
Ton récit ne cesse de faire se confronter réel et surnaturel. Déjà avec Quentin, ado désœuvré, qui se révèle être un vampire. Pour toi, c’était important de jouer sur les deux tableaux ?
Oui en effet, dans mes propres lectures j’aime cette « entrée par effraction » du surnaturel
dans un univers réaliste, c’était donc logique de le faire dans mon livre aussi. De plus le
parallèle entre le « no-life » qui est un phénomène de société de plus en plus actuel et le
mythe du vampire se fait plutôt naturellement.
Il y a également une évolution constante entre le vampire et sa victime. Vampirisé par son écran, Quentin découvre ses capacités de vampire, puis se fait vampiriser par une autre machine. Pour toi, l’état de vampire n’est donc pas quelque chose de gravé dans le marbre ?
L’état de vampire est définitif mais les vampires ne sont pas les seuls à pratiquer la
vampirisation, et ironiquement peuvent en être les victimes.
Quelles sont tes principales influences graphiques ? Dans certaines planches (notamment celles avec la machine), on se croirait presque face à la grande époque de Métal Hurlant ? Peut-être aussi quelque chose du Blame ! de Tsutomu Nihei ?
Je n’ai jamais vraiment lu Métal Hurlant mais j’admire quand même le travail de Moebius
et Druillet. Mes principales influences graphiques sont Nicolas De Crecy, Baladi, Jorge Gonzalez, Manu Larcenet et en manga je dirais Junji Ito !
Pour toi, comment peut-on analyser le mythe du vampire ? Qu’est-ce qui en fait la pérennité ?
Le mythe du vampire perdure car il est la personnification d’un groupe de personnes
marginalisées, tant qu’il y aura des gens inadaptés à la société, il y aura des vampires.
Je pense aussi que le succès de ce mythe tient à la curiosité du grand public envers ces
groupes marginalisés, une sorte de voyeurisme qui peut s’étendre à de la fascination et
l’Univers du vampirisme synthétise en quelque sorte ce monde étrange et interdit qu’il
aimerait comprendre.
Quelles sont tes premières et dernières rencontres avec un vampire (littéraire et/ou cinématographiques) ?
Vers 7 ans j’ai illustré une histoire de vampire écrite par mon père et je pense que les codes
graphiques de cet Univers m’ont directement plus !
Sinon je ne consomme pas trop de films ou livres en lien avec le vampirisme car souvent
trop stéréotypés, mais j’ai beaucoup aimé les films What we do in Shadows et Morse découverts pendant que je faisais Dark Quentin.
Quels sont tes prochains projets éditoriaux ?
Je ne sais pas encore le thème exact mais ce qui est sûr c’est que j’aimerais faire quelque
chose de différent ! Autant dans la forme que le fond.