Bonjour Nathy. Peux-tu te présenter pour les internautes de Vampirisme.com ?
Bonjour et merci de m’accueillir pour cette interview. J’ai plusieurs casquettes à mon actif : auteur, illustratrice et éditrice. Ma principale activité demeurant le graphisme.
Il y a quelques mois, vous avez pris la décision de monter votre propre maison d’édition. Pouvez-vous nous présenter Lune Ecarlate et les raisons de ce choix pour les ebook en priorité sur la version papier ?
En effet Lune-Ecarlate (http://www.lune-ecarlate.com) a vu le jour en mars 2013. A la base, mon projet était d’éditer seulement des artbooks et des goodies. Le fait que mon roman Dark-Side ne soit plus édité par Rebelle m’a fait changer mes objectifs. De son coté mon compagnon avait créé Cyngen, une maison d’édition numérique des littératures de l’imaginaire. Après mûre réflexion, nous avons décidé de sortir Dark-Side puis de fusionner les deux maisons d’édition. Au final, il ne restera que Lune-Ecarlate.
Le nom de Lune-Ecarlate vient d’un lieu commun à mes histoires où les vampires se retrouvent, un club.
Nous avons choisi le format numérique pour plusieurs raisons, la première est que nous croyons à son avenir, la deuxième est qu’il et plus raisonnable financièrement parlant pour une maison d’édition de donner une chance à de jeunes auteurs en les publiant au format numérique.
Lune-Ecarlate est une petite structure, nous avions un choix à faire. Du papier, mais avec peu de sorties à cause du coût d’impression et de distribution. Ou bien du numérique avec un catalogue plus fourni et une distribution plus vaste. Pour nous c’était évident que ce serait du numérique.
Ce format permet de tester l’accueil qu’il reçoit auprès des lecteurs, mais aussi il nous permet d’éditer des nouvelles à l’unité, des histoires en épisodes… c’est bien plus souple qu’une publication brochée.
Vous venez de sortir Dark Side – Livre 1 : Le chevalier-Vampire, en version papier aux Éditions Lune Ecarlate. Pouvez-vous nous parler de le genèse de ce roman ?
Dark-Side, toute une aventure (lol). La première version de Dark-Side a vu le jour en 2009 sous une forme très différente. Tout d’abord, c’était mon premier roman mais pas ma première histoire écrite, avant je faisais des nouvelles. Le personnage central de Cathal, lui, était déjà en projet. Je voulais écrire les aventures d’un vampire au travers des siècles. J’ai fait pas mal de recherches pendant pas loin d’une dizaine d’années. Des recherches historiques, concernant les vampires mais aussi sur un phénomène plus récent concernant les communautés de vampyrs.
En 2009, je suis arrivée sur un forum du nom de The Dark Moon, du nom d’un roman en préparation sur lequel j’étais tombée par hasard. Bon nombre de filles écrivaient et partageaient leurs histoires et c’est ainsi que j’ai commencé à partager pendant des mois les lignes de cette première version écrite à la première personne et du point de vue de Nelly. Mais le personnage de Cathal (Christophe à l’époque) intriguait beaucoup et bon nombre des filles m’ont demandé d’écrire sa version à lui. J’ai donc commencé et puis au final, j’ai voulu avoir les deux versions en même temps. Mais j’ai recommencé cinq fois au total.
La version publiée est donc la 6e version de Dark-Side mais cette fois-ci, à la 3e personne et beaucoup moins bit-lit.
Pourquoi prendre ce parti de personnages décalés avec leur temps et surtout souvent très meurtris physiquement et psychologiquement ? Il ne fait pas bon être un personnage dans vos romans 😉 !
J’aime les personnages compliqués en général dans mes lectures. C’est sans doute très personnel, mais je trouve qu’un personnage avec un passé est plus exploitable. Mais en fait je ne me suis jamais posé ce genre de questions. Il me paraissait évident qu’un être qui a passé des siècles dans des périodes pas faciles ne pouvait qu’avoir vécu des choses pas toujours plaisantes.
Cathal n’est pas celui qui a le plus souffert. et puis la vie n’est pas un long fleuve tranquille 😉
Dans vos écrits, on sent une inspiration venant d’auteurs tel que Anne Rice. Est-ce là où vous puisez votre inspiration, vos références ?
J’ai sans doute été inspirée par elle et mes nombreuses lectures tant fantastiques que fantasy, SF ou tout simplement la littérature classique. Mais en effet, Rice est l’auteur qui m’a fait aimer les vampires. Donc c’est de sa faute et celle de Lestat si un jour j’ai pris la plume pour créer Cathal, Dante, Edern…
Certaines scènes de tortures sont décrites très précisément et en deviennent très réalistes. Comment s’effectue votre travail d’écriture pour ces scènes ?
Des recherches sur le sujet, par époque. J’ai passé pas mal d’heures à effectuer des recherches sur le Net sur les différents modes de tortures antique et médiéval. Certains articles détaillaient les effets sur le corps…
Dans votre dernier roman, Dark-Side, les origines de Cathal sont irlandaises comme celles d’autres guerriers vampires. Les légendes celtiques sont-elles pour vous quelque chose de riche en inspiration ?
Oui en effet, peut-être parce que j’ai de lointaines origines bretonnes et que les Celtes me fascinent. Et puis je voulais que mes personnages soient ancrés dans notre monde et dans nos racines. Je ne me voyais pas faire un vampire américain et une intrigue qui se passe dans un pays que je ne connais pas du tout. Même si il voyage beaucoup, le cœur de l’histoire demeure la France avec les habitudes des Français, car même si Cathal est né en Irlande il y a 1800 ans, il vit dans notre pays depuis longtemps.
Quel regard portez-vous sur l’évolution du vampire en littérature ces dernières années ?
Il y a de bonnes choses et des moins bonnes. Je trouve que souvent les vampires deviennent trop lisses. Pour dire vrai, j’en ai un peu ras le bol des vampires trop gentils, qui n’osent pas boire de sang humain. Du côté « propre sur eux » pour ne pas choquer et que l’on pourrait présenter à maman. Sans en faire des bêtes sanguinaires, j’ai souvent envie de lire autre chose, mais au final je lis très peu de bit-lit.
Quelles sont vos premières et dernières rencontres avec un vampire (littéraire et / ou cinématographique) ?
Ma première rencontre fut Dracula de Stoker, sinon je viens de commencer Les Âmes perdues de Poppy Z Brite. Le premier film fut Le bal des vampires, le dernier est Vampire Nation.
Pour vous, comment peut-on analyser le mythe du vampire? Qu’est-ce qui en fait la pérennité ?
Il a beaucoup évolué depuis le XIXe s. par rapport à « Carmilla » , par exemple. Je pense qu’il est le symptôme de ce que les gens aimeraient être avec un petit côté tabou, la morsure n’étant qu’un acte sexuel déguisé. Je crois que son immortalité, ses pouvoirs, fascinent les gens, la nuit et son côté mystérieux. Au final, le vampire est très proche de nous, il représente notre part d’ombre et sans doute que c’est cela qui fait qu’il dure et perdure.
Avez-vous encore des projets de livres sur ce même thème ? Quelle va être votre actualité dans les semaines et les mois à venir ?
Déjà il faut que je termine la réécriture de la suite. Normalement, il y a l’histoire du Prince Edern, mais j’ignore si je vais continuer la réécriture ou pas. En fait je ne sais pas si après Dark-Side je vais continuer d’écrire. J’ai essentiellement sorti Dark-Side parce qu’il avait été annoncé et pour faire plaisir à mes lecteurs qui l’attendaient et à mes « fans » de la première heure. Sinon, j’ai d’autres idées, mais ce ne sont que des idées rien de plus, seul l’avenir dira si je les ai menées à bien.