Plitz, Wiktor. Interview avec un créateur de kits de chasseurs

Bonjour Wiktor, peux-tu te présenter pour les internautes de Vampirisme.com ?

Bonjour à toi Vampirisme.com et à vous internautes, alors moi c’est Wiktor Plitz, je suis artiste plasticien mais je préfère l’appellation « Visual Art Worker » car l’ensemble de mes travaux tend vers l’art visuel. Je suis un artiste pluridisciplinaire, je travaille autant les techniques graphiques (photographie, infographie, peinture numérique, vidéo), que sur de la création (volume, artisanat, événementiel, curation d’expositions) pure.

Je ne considère pas avoir un univers propre, le terme de « concept » étant plus approprié car je travaille sur des thèmes en série. Mes intérêts étant très vastes : biologie, chimie, psychologie, cabinet de curiosités, voiture, urbanisme, histoire, etc. Il serait donc dommageable de se cantonner à un seul univers. D’ailleurs, je considère mes travaux, comme étant des études. Un moyen de toujours chercher à apprendre et à repousser mes propres limites, techniques ou savoir-faire .

En revanche, je ne cache pas avoir un univers derrière le personnage que j’ai créé, le Professeur WP, directeur du P.E.R.I.L., (photographik experimental research of infographique laboratory) . Ce personnage étant l’entité qui regroupe l’ensemble de mon travail en tant que chercheur, qui est visible sur mon site : www.professeur-wp.com . Cela se traduit par du steampunk, du diesel punk, de la mutation génétique, de la dystopie, de la vanité, de la psychologie appliquée, ou de la science de l’ADN, tant en vidéo, photographie, infographie et j’en passe.

À l’occasion du dernier Salon du vampire, tu t’es fait connaître en réalisant de nombreux kits autour du thème. Peux-tu nous expliquer comment t’es venue cette idée ?

Effectivement, les 20 et 21 Septembre 2014 se tenait à Lyon la 3ème édition du Salon du vampire, organisé d’une main de maitre par l’association The Lyon Beefsteak Club.
Cette édition, qui a lieu sous forme de biennale, a eu comme thème « chasseurs et chasseuses de vampires ». Depuis deux ans j’ai intégré la structure organisatrice (à laquelle vous pouvez tous adhérer, www.lyonbeefsteakclub.com) pour ce qui a trait à la partie graphisme et visuelle de l’association. J’ai effectué notamment sur cette édition les vidéos promo du salon ainsi que l’affiche.

Lors de l’organisation du salon, il me semblait nécessaire d’avoir sur le salon un stand avec des coffrets de chasseurs de vampires, et c’est tout simplement que je me suis proposé en tant qu’artiste plasticien à présenter un stand avec ces kits. Je me suis donc naturellement lancé dans l’aventure sans savoir ce qui m’attendait… et le succès fut au rendez-vous.

Parmi tes kits, on trouve des kits de chasseurs classiques (Christian Protector, Vampire Extermini) à côté de kits plus spécialisés (Ocean’s Hunter, Fang’s Extractor), ainsi que des kits qui pourraient être utilisés par des vampires (Blood Sucker). Peux-tu nous présenter les différents modèles réalisés à ce jour ?

Plitz, Wiktor. Interview avec un créateur de kits de chasseursIl me semblait logique de créer des coffrets de chasseurs classiques, mais également des kits de protection, que ce soit pour se défendre chez soi ou en voyage tel que le Christian Protector ou le Travel Protector, des coffrets médiévaux comme le Vampire Extermini qui regroupe le nécessaire pour lutter contre les vampires, mais également des coffrets plus victoriens pour partir en voyage et avoir toujours son nécessaire de protection.

Il y eut tout de même le désir de créer des coffrets uniques, à la pièce avec des sous-thèmes dans le thème du chasseur. Comme le Gun Fighter, kit de nécessaire d’extermination pour l’aristocratie qui veut se défendre à coups de pistolet élégants, avec tout le nécessaire pour fondre ses propres balles en argent. Tout comme le Fang Extractor qui regroupe l’ensemble des outils nécessaire pour extraire les fameuses canines, tel Rahan qui se les fout autour du coup.

Des pieux et des maillets travaillés étaient également de la partie, car on ne peut trouver de jolies instruments d’éradication vampirique que très rarement, autant en proposer au public lors du salon.

Je voulais également travailler sur des kits pour les vampires, comme le Blood Extractor qui permet au vampire gentleman de pouvoir extraire le sang de ses convives volontaires…
Je pourrais parler de chaque coffret, mais je vous laisse découvrir l’ensemble des kits sur mon site web.

De quelle manière procèdes-tu pour créer un nouveau kit ? Comment choisis-tu les accessoires et combien de temps te faut-il pour finaliser un kit ?

Dès qu’un thème me tente, je me lance. Je m’inspire de techniques de chasse, en imaginant un personnage dans son époque, j’imagine les différentes techniques qu’il pourrait utiliser afin d’arriver à son but, qu’il chasse, qu’il se défende… un dentiste français en 1900, un forban dans les caraïbes, un aristocrate victorien, une paysanne allemande qui veut protéger ses enfants…

Ensuite, je chine, je cherche, je m’évade et me fixe sur un objet qui va me donner un personnage, ou je cherche les instruments nécessaires à la fabrication du kit. La difficulté étant de réduire considérablement les coûts afin de proposer des tarifs raisonnables et accessibles pour les futurs acquéreurs des coffrets. Niveau timing, tout dépend du coffret, de ce que je trouve, de ce que je recherche, faire travailler les réseaux, trouver les bons lieux pour chiner.

Quelles sont tes premières et dernières rencontres avec un vampire (littéraire et/ou cinématographiques) ?

Je dois avouer ne pas être un bon lecteur, ce n’est pas une déformation professionnelle mais c’est sur un écran que je fis ma première rencontre avec un vampire.
Le premier souvenir est le Dracula de Bram Stoker, cet univers victorien (moi qui aime le steampunk) était incroyable à mes yeux, suivi des adaptations cinématographiques d’Anne Rice, sans oublier Buffy suivi de Blade. Lorsque j’étais (un peu plus…) jeune, il y avait une multitude de vampires qui perforait de la jugulaire sur le petit et grand écran, et surtout tout ce que j’aimais dans l’univers vampirique. J’ai toujours été attiré par les vampires, mais c’est en visionnant, lors d’une soirée à La Demeure du Chaos, le documentaire Vampyr de Laurent Courau que mon appétit pour les canines est revenu.
Appétit qui est resté en sommeil avec toute la vague de Bit-lit qui déferlait dans la culture. Car oui, je déteste la Bit-lit. J’ai bien conscience que le mythe du vampire évolue avec la société, mais j’ai une réelle incompatibilité avec cette vision du vampire. Et c’est toujours le vampire victorien qui m’attire le plus… on se refait pas, les films d’horreur de la Hammer sont ancrés en moi (au sens propre d’ici quelques mois) !

Et c’est tout naturellement que ma dernière rencontre s’est effectuée via des séries comme Dracula ou Penny Dreadful, malgré une belle retrouvaille avec Guillermo Del Toro et sa série The Strain.

À tes yeux, comment expliquer le succès du vampire, particulièrement ces dernières années ?

Bien il est vrai que le succès du vampire à pris un Nouvel envole grâce au développement de la Bit-lit qui a su conquérir un public plus jeune, plus passionné. Mais ce développement a permis également de développer des formats pour le public plus ancien ou juste pour répondre à cette vague de vampires adulescents, sous forme de série, de BD, d’iconographie.

Mais il y a une interprétation plus personnelle… avec le changement de la nature du zombie, passant d’un mort-vivant de Roméro à un contaminé de Danny Boyle, la figure du vampire a pris la même voie. Le vampire est passé d’un individu non mort à une maladie mutagène. Je pense que c’est la nouvelle vague qui découle de la science-fiction des années 2000 qui revient sous une autre forme, les guerres bactériologiques et des bombes chimiques ont laissé place à des maladies qui s’avèrent être tout autant possibles, prouvées par la véracité des scientifiques de fiction qui analysent ces nouveaux phénomènes comme des maladies à échelle planétaire.

Mais il y a encore et toujours des réalisateurs et des créateurs, dont je fais partie, qui restent amoureux de la figure du vampire dandy victorien, parcourant le monde en assimilant les expériences de l’humanité. Je pourrais encore en écrire des pavés, mais si le cœur vous en dit, on se retrouve autour d’une bouteille de vin afin de refaire le passé et le futur des vampires !

As-tu encore des projets reliés au thème du vampire dans tes cartons ? De nouveaux kits vont-ils voir le jour ?

Évidement que je ne compte pas en rester là…

J’ai beaucoup de projets à venir, qui sortiront au fur et à mesure. D’ailleurs j’en profite pour les Lyonnais, certains coffrets sont en vente chez Marquis Tattoo Piercing vers le métro Ampère.

Je vais chercher d’autres lieux afin que les fans de vampires puissent acquérir des coffrets de chasseurs de vampires en toute tranquillité, si vous ne pouvez pas avoir du Bloomberg, vous pourrez vous offrir du Professeur WP !

Je vais travailler également sur des thèmes plus contemporains, tendant vers du Vampire La Mascarade, essayer de voir quelles peuvent être les nouvelles armes qui peuvent nuire à l’expansion des vampires, mais également penser à leur confort pour ceux qui sont très bien établis en société… des kits conviviaux pour des nuits entre personnes consentantes. Sans oublier évidement des coffrets victoriens qui je le rappelle restent ma première rencontre.

Plitz, Wiktor. Interview avec un créateur de kits de chasseurs

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