La franchise des Castlevania est à ce jour largement représentée sur tous les supports vidéo-ludiques, ordinateurs et surtout consoles de jeux. Castlevania, ou Akumajo Dracula en version japonaise, est à l’origine un jeu de plateformes à scrolling horizontal développé par la fameuse firme nippone Konami. Le premier opus de cette saga qui a engendré depuis plus de vingt ans une myriade de séquelles, fit ses premiers pas en 1986 sur la Famicom Disk System (Nintendo Entertainment System dans nos contrées occidentales en 1987) C’est cet épisode pourtant loin d’être dénué de défauts qui alloua à la série ses lettres de noblesses.
Le tout premier opus d’Akumajo Dracula/Castlevania imagine le concept d’une série qui perdure encore de nos jours. On y découvre Simon Belmont, héritier en date d’une prestigieuse lignée de chasseurs de vampires, aux prises avec le terrible château du comte Dracula et son maléfique propriétaire. Le joueur se voit ainsi propulsé dans un environnement gothique à souhait peuplé par tout un bestiaire macabre composé de goules, gorgones, tritons et autres spectres. Il devra s’accrocher pour avancer dans ce paysage virtuel à la jouabilité plus qu’approximative et où la moindre erreur ne pardonne pas. Si la réalisation technique peut aujourd’hui prêter à sourire à notre époque où la 3D règne en maître, n’en reste pas moins qu’un charme intemporel se dégage de ce vénérable ancêtre vidéo-ludique.
Castlevania est un pur jeu de plateforme en 2D doté d’une difficulté conséquente et gangrené par un syndrome de ralentissement prononcé lorsque les sprites affichés à l’écran sont trop nombreux. Malgré ces défauts propres à rebuter l’inconditionnel de haute technologie, la première incursion de Simon Belmont baigne dans une savoureuse ambiance que ne renieraient pas les productions de la Hammer. Au cœur d’un château lugubre, le héros aura à affronter six niveaux se terminant chacun par un boss, d’une difficulté variable, afin de parvenir jusqu’au repaire ultime du maître des lieux.
L’aventurier en herbe devra débusquer les nombreux bonus et autres armements disséminés au hasard de la carte en frappant les blocs qui jalonnent son parcours. Il glanera dans le même temps de précieux points sous forme de cœurs, des vies supplémentaires et pourra compter sur le soutien d’un équipement d’appoint composé de haches, fioles d’eau bénite, couteaux, montres à gousset qui ralentissent le temps… Une aide guère superflue vue le périple corsé qu’offre le jeu.
Même si les décors sont pixélisés à outrance, ils contribuent à distiller une atmosphère vampirique du meilleur cru. Les musiques bitmap ont beau êtres désuètes, elles n’en demeurent pas moins entraînantes et on ne leur en demande pas plus. Le background de ce premier Castlevania est bourré d’un charme intact comme au premier jour, un bijou qui a posé la pierre fondatrice d’une des plus prestigieuses sagas vampiriques du jeu vidéo. À l’occasion, n’hésitez pas à ressortir vos fouets et crucifix, le premier Castlevania old school n’a rien perdu de son mordant et abuse à merveille de son facteur nostalgie.