Quand on est végétarien, le pire en devenant un vampire, ce n’est pas d’avoir à se nourrir de sang, c’est de savoir que c’est pour l’éternité ! C’est ce que se dit Dave, devenu vampire à Los Angeles, et contraint pour payer son loyer de devenir l’employé de son maître. Il travaille donc dans un magasin pour vampires, en assurant le tour de nuit. Sa vie éternelle va changer quand il tombe amoureux d’une jolie mortelle gothique…
Autant l’accroche que j’avais lue il y a quelques semaines semblait prometteuse, autant le résultat final est très loin du compte. Si l’idée de mettre en scène un jeune vampire veggie avait quelque chose d’original, l’histoire dans laquelle il va intervenir est des plus banales. On a en effet ici davantage à des histoires d’amour entre adolescents, la seule différence avec les séries AB Productions (spécialistes en la matière, il faut le reconnaître), étant le statut vampirique d’une partie des protagonistes. L’album oscille ainsi entre fantastique et déboire amoureux, ne conservant guère plus de la thématique que ce qui est nécessaire pour la tourner en ridicule. Car en réutilisant des ressorts humoristiques déjà vus des dizaines de fois, les auteurs ne parviennent pas, même dans le second degré qui s’insinue de-ci de-là, à rendre leur scénario accrocheur.
Les personnages sont qui plus est caricaturaux à souhait, entre le héros-gringalet plein de bonnes intentions mais ayant du mal à accepter ce qu’il est, le surfer bodybuildé frimeur et dragueur prêt à tout pour parvenir à ses fins et la fille un peu paumée dont le cœur balance entre les deux précédents. Si on ajoute à cela un groupe de vieux vampires continentaux devenus de bons américains capitalistes en jogging (ne subsiste guère plus que l’accent), le tableau est complet pour faire de cette histoire une succession de saynètes gentillettes qui peinent à capter l’attention du lecteur.
Le dessin n’est également pas des plus parfaits. Le style est plat, pas dynamique du tout, et la couleur est bâclée. L’homogénéité du style n’est pas ici le problème, mais là où le dessin aurait pu apporter un palliatif à la faiblesse de l’histoire, force est de constater qu’il n’arrange rien.
Les vampires de cet album possèdent les caractéristiques habituelles du mythe. Immortels noctambules, ils ne peuvent se déplacer que la nuit. Le sang est également un impératif de survie, le plasma humain allant jusqu’à être commercialisé sous forme de canette par des vampires, pour des vampires. Quant aux pouvoirs accordés aux êtres de la nuit, cet album met en scène des buveurs de sang capables de se dématérialiser ou d’hypnotiser leurs victimes, tout en disposant d’une force physique herculéenne. Rien de bien nouveau sous la lune de Los Angeles, mais quelques idées amusantes donc.
Au final, ce comics américain qui arrive chez nous par l’intermédiaire des éditions Dargaud ne sera pas celui qui révolutionnera le mythe, trop coincé entre ses vocations pseudo-romantiques, humoristiques et fantastiques. Un achat pas franchement indispensable.
Je ne m’attendais pas forcément à ce que l’histoire d’amour prenne autant de place mais j’ai assez apprécié le traitement qu’il en a été fait (pas de bluette trop romantique surtout au vu de la fin). Bien sûr, on n’évite pas certains clichés sur les personnages 😉 Par contre, côté humour, cela a été apparemment plutôt raté, vu que je n’y ai pas trouvé beaucoup de touches humoristiques (disons que je ne me rappelle pas avoir souri à la lecture ! ). Mais je te rejoins sur le côté graphique : c’était vraiment limite à reposer l’album sans vouloir le lire !