Il y a plusieurs années, l’explosion de la mine de Woodsburgh a marqué au fer rouge les habitants de la petite ville. Tous ont perdu un parent, mari ou enfant dans l’accident. Les survivants sont nombreux à reprocher ce qui s’est passé à Lady Swanson, dont l’époux était propriétaire des lieux. Alors que les habitants commémorent le sinistre événement, la mystérieuse Lady Hellaine arrive en ville. Bien que peu de personnes en aient conscience, ce n’est pas la première fois que la jeune femme met les pieds à Woodsburgh.
Mirka Andolfo est à la fois scénariste et dessinatrice sur Mercy. Il s’agit en fait de la traduction d’un comics américain édité chez Image Comics. L’autrice s’est fait connaître en travaillant pour DC Comics, mais ses séries Sacro/Profano et Contro Natura en font une créatrice très appréciée en Italie (son pays d’origine).
Mercy est une série qui prend la ruée vers l’or de la fin du XIXe siècle comme toile de fond. Pour autant, il ne s’agit pas là d’une fresque historique, mais bien d’une série qui s’intéresse à des créatures surnaturelles. Si la population de Woodsburgh n’en a pas conscience, la destruction de la mine quelques années en arrière a une origine surnaturelle. L’arrivée de Lady Hellaine dans la petite ville n’est pas un hasard, comme le lecteur le découvre rapidement. L’apparence angélique de la jeune femme dissimule en effet une réalité beaucoup plus sombre. Le premier tome de Mercy lève très légèrement le voile sur les différents camps en présence. Se détachent deux figures de femme, avec d’un côté Lady Swanson, la notable locale, et Lady Hellaine, qui arrive tout juste (en apparence) en ville.
Le dessin de Mirka Andolfo est à n’en pas douter le point fort de ce premier opus. Son style réaliste semble aussi influencé par le monde du comics que par l’école italienne dont Barbara Canepa et Alessandro Barbucci sont les fers de lance. La mise en page et la colorisation sont dans le même temps extrêmement efficace. Le trait de la dessinatrice est idéal pour appuyer la dualité de son personnage central : derrière un visage d’ange peut se cacher un monstre.
À la fin de ce premier tome, on sait encore peu de choses sur ce qu’est réellement Lady Hellaine. De fil en aiguille, on comprend qu’elle a pris possession d’un corps qui n’est pas le sien, et que ce dernier a encore quelques réminiscences de sa vie passée. En outre, il semble nécessaire pour elle de se nourrir des êtres vivants, particulièrement de leur sang. À ce moment-là, son visage d’ange cède la place à quelque chose de bien plus monstrueux.
Un premier opus très réussi, intriguant et proposant un mix western et surnaturel plutôt accrocheur.