Armstrong, Kelley. Magie d'entreprise

Le futur beau-père de Paige Winterbourne se trouve être le patriarche de la multinationale Cortez… qui est aussi la plus puissante des Cabales, l’équivalent surnaturel de la mafia ! Lucas, le petit ami de Paige, est certes son fils mais c’est un rebelle idéaliste qui refuse son héritage et prend à cœur de combattre l’injustice dans le milieu.

Justement, une jeune sorcière vient d’être agressée et laissée pour morte. Paige et Lucas se lancent à la poursuite du tueur et découvrent bien vite qu’il n’en est pas à sa première victime. Leur enquête les mettra aux prises avec une célébrité pratiquant la nécromancie, une divinité celtique qui lance des vannes, un fantôme très énervé et un groupe de vampires qui auraient vraiment préféré figurer dans un roman d’Anne Rice… Quant à Paige, le combat qui l’attend est de ceux qui font grandir en un clin d’œil les jeunes femmes impétueuses… si elles y survivent.

Magie d’entreprise est un roman fortement teinté d’urban-fantasy qui s’inscrit dans l’univers instigué par Kelley Armstrong. L’histoire fait donc directement suite à Magie de pacotille et reprend pour principale protagoniste Paige Winterbourne, sorcière moderne pleine de caractère et bourrée de ressource grâce à ses pouvoirs. Suite à l’aventure précédente, on retrouve notre héroïne dans une passe délicate, mise en retrait de son Convent, un groupe de sorcières qu’elle est censé diriger, et avec à sa charge la petite Savannah âgée de treize ans, elle aussi dotée de capacités magiques.

Son petit ami Lucas Cortez fait quant à lui l’impossible pour vivre en se tenant à l’écart des Cabales, de puissantes organisations à tendance mafieuse, qui emploient des semi-démons, des mages, des sorcières… Cependant, lorsque Bénicio Cortez leur demande de mettre un terme à la série d’assassinats qui visent les enfants des employés de son groupe, le couple ne peut faire autrement que d’accepter à contrecœur de collaborer.

Les vampires présents dans l’intrigue sortent des clichés habituels, c’est le moins que l’on puisse dire : les rayons du soleil ne les affectent pas, ils ne craignent ni l’eau bénite ni les crucifix… Les buveurs de sang n’apparaissent que tardivement au sein du récit mais prennent tout de suite une importance de premier ordre. Il est intéressant, et original, de constater que la communauté vampirique est loin d’être un modèle de stabilité et n’a que peu d’influence dans le cercle politique des créatures surnaturelles, dominé par les Cabales. Certains buveurs de sang recherchent si désespérément une identité qu’ils n’ont rien trouvée de mieux que de prendre les chroniques d’Anne Rice pour référence sur lequel régler leur mode d’existence. Quelques clins d’œil à la célèbre auteure sont ainsi glissés astucieusement.

L’implication possible d’un vampire dans la vague de meurtre qui sévit parmi les enfants des employés des Cabales est amenée de façon réfléchie. C’est au fur et à mesure que progresse l’investigation que les motifs qui pourraient animer de pareilles représailles chez les immortels prennent forme. Les Cabales refusent en effet de reconnaître à sa juste valeur l’existence des non-morts ou même de travailler avec eux. L’aspect social vampirique est d’ailleurs un sujet sensible. Grâce à leur capacité à se mouvoir sans gêne aucune sous le soleil, des personnages tels qu’Aaron essayent de mener une existence presque normale au cœur des grandes villes, et ce en s’adonnant à des activités tout ce qu’il y a de plus bénignes.

Magie d’entreprise est un roman grand-public qui se lit facilement, même si on ne connaît pas les œuvres précédentes de l’auteure. L’intrigue est ingénieusement ficelée, et le suspens n’est pas avar de rebondissement en tout genre. Les dialogues omniprésents génèrent une ambiance dynamique dans un récit où les protagonistes foisonnent. De la magie, des meurtres en séries, un brassage de créatures surnaturelles parfaitement géré sans jamais se voir surexploiter… autant de points forts qui servent un univers plus complexe qu’il n’y parait aux premiers abords. Une œuvre chaudement recommandée aux fans de Kelley Armstrong qui ne les décevra pas une fois de plus. Les fervents lecteurs de bit-lit se doivent eux aussi de porter au bouquin toute l’attention qu’il mérite sous peine de passer à côté d’une histoire fort divertissante.

Une réponse à Armstrong, Kelley. Magie d'entreprise

  1. Spooky dit :

    Eh bien en ce qui me concerne j’ai eu du mal à rentrer dans cette intrigue qui prend pied dans un univers trop "facile", où le fantastique n’apparaît quasiment pas, si ce n’est à l’occasion de quelques sorts lancés (et qui ne marchent pas, en plus), et où les ficelles narratives sont aussi grosses que dans certaines oeuvres grand public au succès actuel… C’est un appauvrissement du genre qui s’avance les amis… Si l’on reste du côté vampirique, certes les saigneurs de la nuit ne correspondent pas aux canons du genre, mais je ne vois pas ça comme une volonté de se démarquer, mais plutôt un manque d’imagination pour les faire évoluer…Triste.

    La suite ici : ansible.over-blog.net/art…

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