Elle enfouissait sa main dans son sexe pour en dénicher l’intrus. Soudain le ventre se déchira et une large aile noire cisailla les chairs au-dessous du nombril. Le vampire apparut et s’ébroua joyeusement dans la blessure.
Ma deuxième lecture dans la collection Gore de chez Fleuve Noir n’aura pas modifié les a priori que m’avait laissé la précédente. Ce roman de Axelman est en effet d’un niveau moindre que le Séductions de Ray Garton, que je n’avais pas franchement trouvé génial. Axelman propose ici une histoire avec une plume de sous San-Antonio, le calembour et les jeux de mots bas de plafond étant ici le maître mot. San-Antonio, qu’on aime ou pas, a pour lui une certaine maîtrise de la langue française et de ses possibilités, et ses romans ne sont pas exempts de nombreuses qualités littéraires. Ce n’est pas du tout le cas de ce roman à l’histoire tirée par les cheveux, aux clins d’oeils poussifs et aux personnages caricaturaux.
L’humour (noir il faut bien le dire) ne fait pas forcément mouche, et si certaines situations dénotent quelques bonnes idées, l’ensemble est trop décousu et trop jusqu’au-boutiste dans le déluge de sang et de sexe. Le gore et les vampires sont certes un mariage tout trouvé, mais à trop vouloir en faire, on finit par noyer le mythe dans un délire de série Z sans réel intérêt.
L’histoire nous narre donc les péripéties des héritiers Dracula et Bathory, qui débarquent en plein New-York. Ils vont semer la mort en grande pompe à travers la ville, et vite être poursuivis par un agent du FBI flanqué de l’héritier de Van Helsing, Van Hellsong.
Les vampires ici en présence sont les héritiers des familles Dracula et Bathory, se présentant sous les noms de marquis et marquise de Lacudra. Ils ont besoin de dormir dans leur cercueil, empli de terre natale, pour reprendre des forces, et doivent s’abreuver de sang, ce qu’il font non sans déplaisir. Ils craignent les crucifix, la morsure du soleil et l’ail. Un pieu enfoncé en plein cœur semble être par ailleurs un bon moyen d’en venir à bout.
Au final, ce morsures millénaires ne m’aura pas laissé un souvenir impérissable. La surenchère constante dans laquelle baigne le roman semble en effet avoir accéléré son vieillissement et sa désuétude.
Je suis globalement d’accord avec cette petite chronique et les livres de la collections Gore (quoique de petites perles peuvent s’y cacher). Mais quand même, émettre l’hypothèse qu’on puisse n’aimer pas San-Antonio… Je suis perplexe.
Enfin, les Morsures millénaires restent un bon moyen de passer quelques heures plaisamment (et même de pratiquer l’onanisme pour le collégien amateur de SM). C’est pas Abraham Stoker, de loin, mais c’est plaisant.