De retour d’expédition, l’explorateur Richard Drake hante clubs et salles de bals de la haute société victorienne. Il s’éprend de Miss Catherine Lacombe, charmante Lady au caractère bien trempé. Le séduisant Lord Faureston a lui aussi jeté son dévolu sur la jeune femme. Mais une aura de mystère entoure ce ténébreux dandy. Catherine serait-elle en danger ? C’est en tout cas ce que prétend Mister Jones, un obscur employé de banque qui, la nuit venue, devient chasseur de vampires !
En bon bédéphile, je connais bien la série Garulfo, qui fut l’un des fers de lance des éditions Delcourt. Aussi attendais-je cette nouvelle série des mêmes auteurs avec un intérêt certain, surtout qu’elle s’attaque au mythe du vampire. Le résultat est plus que conforme à mes attentes, les auteurs ayant ici commis une introduction plus qu’alléchante. L’histoire prend forme en pleine Angleterre victorienne, autour du personnage de Francis Drake (inspiré de Richard Burton, l’explorateur contemporain de Stoker qui lui souffla quelques idées pour Dracula). Celui-ci va s’éprendre d’une jeune Lady au caractère bien trempé, et va peu à peu s’assagir à son contact, lui le chasseur un peu rustre qui fonctionne habituellement à l’instinct. Mais un mystérieux noble, le mystérieux Lord Faureston, va s’immiscer entre eux, la mère de la jeune Lady n’appréciant pas trop le rapprochement de sa fille avec le licencieux explorateur.
Le scénario s’inscrit ainsi pleinement dans l’époque victorienne, donnant au premier tome de cette série des allures de roman gothique pour le moins réussi. Les mœurs de la société victorienne sont ainsi très bien mis en scène, des dîners mondains au clubs où auteurs et artistes se côtoient dans les effluves de narguilés. Tout est minutieusement reconstitué, les personnages judicieusement mis en scène, chacun avec une personnalité propre et intéressante, du chasseur de vampire maladroit au tonitruant explorateur.
Le dessin de Bruno Maïorana est réellement très réussi. Son trait dynamique sais aussi bien rendre les scènes de poursuites que les moments plus intimes du récit. Certaines vues de la ville sont franchement superbes, tant au niveau de la composition, que du point de vue utilisé. Et que dire de la couleur sinon qu’elle rehausse très bien le dessin, épousant avec réussite les différentes ambiances. De la lumière des rencontres entre Drake et la jeune Lacombe, aux scènes ou apparaît Lord Faureston, la partie graphique est ainsi une flagrante réussite.
Le mythe du vampire est ici abordé de manière classique. Le chasseur de vampire s’arme ainsi de pieux, de croix et de crucifix pour poursuivre Lord Faureston et ses victimes, lesquelles finissent par mourir drainées de tout leur sang. Mais s’agit-il d’une coïncidence, d’un vampire au sens fantastique du terme ou d’un fou ayant perdu la raison ? Je vous laisse le soin de vous faire votre idée par vous-même…
En définitive, ce premier opus de D est une réelle réussite. Un tome introductif sans longueur qui pose les personnages et l’histoire sous les meilleurs augures qui soient. Vivement le tome 2.
Je ne suis pas de la plus grande érudition en BD, mais je trouve également le dessin très réussi et le souci du détail dont fait montre le dessinateur est un régal.
A ta chronique j’adhère, j’ajoute seulement cette petite remarque : il y a dans ce projet de BD l’envie d’une adaptation du vampire classique et en grande partie, même, et c’est ce que j’aimerais préciser, stokérien. Le plus grand indice en est qu’à l’instar de Stoker, le scénariste semble ne pas vouloir donner la parole à son vampire… !
Je suis vraiment convaincue par ce premier tome, j’attends impatiemment la suite…
Cette nouvelle série est vraiment des plus prometteuses. Tant au niveau du dessin que de l’intrigue, j’ai vraiment été agréablement surpris bien que la couverture comme la réputation de ses auteurs laissaient de toute façon augurer du meilleur.
Ces derniers abordent avec un talent certains un sujet pourtant exploité nombre de fois. Ils parviennent d’ailleurs fort adroitement à conserver la part de mystère auréolant le vampire, Lord Faureston, sans jamais trop en révéler et surtout, sans que le rythme du récit n’en pâtisse pour autant. Comme Senhal dans son avis précédent, je pense que la minutie de l’environnement dans laquelle progresse l’histoire sert énormément quand à la crédibilité de ce premier opus. C’est beau, ça bouge bien, il y a de la romance, des chasseurs, du mystère… même les dialogues sont savoureux ! Que demander de plus dans ces conditions sinon la suite ? Inutile de préciser que j’attends dors et déjà celle-ci avec une certaine impatience.
Très beau billet qui rend parfaitement justice à ce premier tome que j’ai beaucoup aimé.