Du fog londonien jusqu’aux brumes de la lande, l’aventurier Richard Drake et l’improbable mister Jones suivent la piste de lord Faureston. L’inquiétant dandy est-il réellement un vampire ? Une chose est sûre : depuis qu’il a agressé miss Lacombe, la jeune femme parait sombrer dans les ténèbres. La traque s’intensifie et les chasseurs vont croiser la route d’une redoutable créature : la mystérieuse lady d’Angerès. Pendant ce temps, Miss Bilington découvre peu à peu ce qui s’est passé entre Richard Drake et son ancien ami Stanford, lord de leur dernière expédition en Afrique
J’avais franchement accroché à l’ambiance victorienne très réussie du premier opus, et aux hommages qui avait été parsemé par les auteurs au fil de ce cette introduction. Trois ans plus tard, voici donc venu le moment de découvrir la suite, alors que Richard Drake vient à peine de sauver la vie de Miss Lacombe. Et si on pouvait reprocher au premier opus un certain classicisme, cette suite démontre finalement qu’il n’en est rien, et que la psychologie n’est pas aussi simple qu’il y parait. A commencer par Richard Drake, qui sous ses airs d’aventurier sans peur et sans reproche, pourrait bien dissimuler de noirs secrets. Notamment dans ses souvenirs d’Afrique.
Si Richard Drake était jusque-là dubitatif quant à l’existence des vampires, sa dernière rencontre avec Lord Faureston, et l’attaque que ce dernier a perpétré sur Miss Lacombe ont pas mal changé la donne. Accompagné de l’employé de banque qui chassait jusque-là seul, il va tout faire pour protéger celle à qui il fait la cour, quitte pour cela à prendre les armes. Après qu’un de ses amis lui ait prêté un livre sur les vampires, qui relate les mémoires d’un mystérieux D, il va peu à peu apprendre, entre les confidence de son allié de circonstance et les détails présents dans le livre, quels sont les conséquences de la morsure d’un vampire et comment en venir à bout.
Le dessin est à nouveau de très bonne facture, à l’image de la très belle couverture qui fait honneur au personnage de Lady d’Angerès, qui ne se dévoile que dans le dernier tiers de l’album mais dont l’ombre plane sur la chasse de Drake. Le trait est fin et maîtrisé, la couleur alterne davantage ambiance lumineuse et crépusculaire, montrant de cette façon que le basculement vers le fantastique a bien eu lieu.
On apprendra ici que la morsure du vampire conduit peu à peu la victime à s’affaiblir et à ressentir les faiblesses des buveurs de sang, jusqu’à la finalisation de la transformation, lorsque le vampire donne son sang à sa victime. La décapitation et un pieu enfoncé en plein coeur semblent être les seules manières de venir à bout d’une créature de la nuit. Mais, si Lord Faureston ne semblent se déplacer qu’à la nuit tombée, tous les vampires de cet univers ne semblent pas autant craindre la lumière du soleil. A noter enfin quelques clins d’oeil au roman de Bram Stoker, que je ne dévoilerait pas pour en pas gâcher le plaisir aux amateurs.
Un second tome qu’on attendait depuis plusieurs années maintenant mais qui remplit haut la main ses promesses. Pas mal de rebondissements au programme, et des personnages plus ambigus qu’il n’y paraissait jusqu’alors, le tout mis en scène par un dessin de grande qualité. En bref, un second tome à côté duquel il serait vraiment dommage de passer.