Buffy Summers vient d’arriver à Sunnydale. Nouvelle ville et lycée pour la jeune femme, qui va devoir recommencer sa vie à zéro. D’autant qu’il va lui falloir réapprendre à concilier son statut d’adolescente et son sacerdoce de Tueuse de vampires. Une nuit, alors qu’une fille et un garçon de son lycée se font agresser, elle s’interpose et se voit obligée de révéler sa double identité. C’est ainsi qu’elle fait la connaissance de Willow et d’Alex. Dans le même temps, plusieurs menaces se font jour à Sunnydale. Il y a déjà cette mystérieuse boutique de magie où se vendent des talismans aussi puissants qu’antédiluviens. Et comme si cela ne suffisait pas, deux anciens vampires, William et Drusilla, débarquent en ville.
En 2019, l’éditeur de comics US Boom ! se portait acquéreur de la licence Buffy, après qu’elle ait expirée entre les mains de Dark Horse en 2018. Le nouveau propriétaire décide de faire fi du passé et de rebooter l’univers. La série, confiée aux bons soins du scénariste Jordie Bellaire, débute donc avec l’arrivée de Buffy à Sunnydale. L’habitué de la saga va retrouver une large part des protagonistes classiques, de Buffy à Spike, mais aussi Giles, Cordelia, Alex, Willow… avec des rôles quelque peu remaniés. Ainsi Willow est en couple avec Rose, un de ses camarades de classe. Joyce, la mère de Buffy, est également en couple, son conjoint venant d’emménager avec les deux Summers. L’histoire, on le verra, paraît laisser plus d’indépendance à la Tueuse. Giles est bien son Observateur, et le duo Alex et Willow est toujours de la partie, mais leurs relations ne partent pas sur un même pied.
Graphiquement, l’album est de belle tenue. Le fait d’avoir confié à un unique dessinateur l’ensemble des numéros qui composent ce recueil donne une grande homogénéité à celui-ci. Dan Mora (qui a principalement officié sur des titres DC Comics) s’empare avec efficacité de la galerie de personnages et de lieux. On reconnaît les acteurs de la série, et il y a dans le même temps une certaine fraîcheur à son trait. Et quelques variations également, notamment quand il donne vie à Cordelia ou Anya.
En ce qui concerne la figure du vampire, la scénariste respecte l’univers imaginé par Joss Whedon. Les vampires sont pour la majeure partie des créatures de la nuit, qui ont besoin de sang pour survivre. Au moment où ils vont mordre leur victime, leur part démoniaque prend leur dessus, et leurs traits dévoile toute l’horreur de la situation. On découvrira ici que des talismans existent qui permettent aux buveurs de sang de supporter un pieu enfoncé en plein cœur. Une entité, accidentellement libérée par Drusilla, montre dans le même temps que les Observateurs ont par le passé imaginé des alliés non humains pour la tueuse. Ici, la créature concernée est tirée du panthéon maya : Camazotz.
Un premier tome qui reprend l’univers au tout début de la série TV, modernisant l’époque et modifiant la trame et les relations de départ entre certains des principaux personnages. Si je trouve l’exercice un peu vain, compte tenu de la richesse du Buffyverse qui pourrait être exploré, le twist final a fait remonter en flèche mon intérêt. À voir ce que nous réservera la suite.