Mircéa est un reporter qui a suivi sa petite amie en Inde, quand celle-ci a été envoyé en mission. Il répond à l’appel du père de celle-ci, son ancien professeur Deepack, et débarque à Bénarès pour aider celui-ci dans une enquête pour le moins brûlante. Sauf que le bar qui devait accueillir leurs retrouvailles est victime d’un attentat au même moment, et que son ancien mentor est introuvable. Mircéa avertit sa petite amie, qui le rejoint bientôt, accompagnée d’un ami de son père. Tous trois, aidé des quelques noms laissés par Deepack dans ses notes, vont tenter de remonter la piste pour retrouver ce dernier.
Georges Bess est notamment connu pour son travail de dessinateur sur la série Le Lama Blanc, scénarisée par Jodorowsky, et plus récemment sur Péma Ling, une série qu’il dessine et écrit seul. Une fois de plus, l’auteur choisit d’explorer l’Asie et ses mystères, et se concentre cette fois-ci sur la millénaire Bénarès, haut lieu de l’Hindouisme. On y suit les pas d’un report anglais qui va tente de découvrir ce qui est arrivé à son ancien mentor, mystérieusement disparu après une explosion. Muni du carnet de ce dernier et d’un mystérieux chapelet, il va peu à peu approcher les mythes de la ville, et apprendre que réalité et fiction n’y sont pas forcément disjoints.
Une entrée en matière pour le moins réaliste, qui dresse un portrait crédible et complet de la ville indienne, ses hauts lieux, ses us et coutumes. Mais une mise en bouche qui flirte rapidement avec le fantastique, sans pour autant franchir sans ambiguïté la frontière entre les deux. Un petit côté Chant des Stryges, notamment pour l’idée que des créatures antédiluviennes se jouent de l’humanité depuis des siècles, mais une ambiance moins X-Files, plus orientée folklore et mythologie. Les personnages sont assez intéressant, même si leur psychologie n’est pas encore très fouillée, et si leur présence sert surtout (pour le moment) à initier l’enquête.
Le dessin de Georges Bess est assez réussi, dans la lignée des ses anciennes productions. On se retrouve face à un dessin réaliste, des traits assez fin et une mise en couleur qui colle bien à l’ambiance, tant elle suinte la moiteur de la ville. L’ensemble manque parfois un peu de dynamisme mais la maîtrise des décors et de l’architecture hindoue contrebalance facilement ce (très) léger écueil.
On sait peu de choses sur les vampire de cet univers pour le moment. Si le point de départ est l’arrestation d’un anglais devenu fou, suspecté d’avoir assassiné de nombreuses personnes pour boire leur sang, l’intrigue semble aller vers une mythologie vampirique plus fantastique. Des créatures démoniaques avides de sang semblent attendre la nuit pour envahir les rues de la ville et se gorger du sang des derniers humains qui en arpentent les rues.
Un premier tome assez accrocheur, qui inaugure une nouvelle série qui promet pas mal de surprises, dans un décor très bien mis en scène. Bess démontre une nouvelle fois que les mystères des pays d’Asie n’ont que peu de secret pour lui. Vivement la suite, qu’on en sache un peu plus sur ces mystérieuses créatures !