Londres. Sa Tamise, son célèbre pont, son brouillard, sa banlieue… et ses vampires. Chef charismatique, mousquetaire, danger public ou simple quidam, chacun laisse une empreinte différente dans la Maison qu’il sert. Cette non-vie, trop souvent imposée, plus ou moins bien acceptée, se heurte à la réalité des vivants qui viennent chambouler des existences dont ils ignorent tout. Face à cette problématique, les vampires improvisent, s’adaptent, luttent pour demeurer dans l’ombre ou, au contraire, satisfaire de nouveaux appétits.
J’avais pour le moins apprécié ma lecture de La maison de Londres de Lydie Blaizot, aussi est-ce avec grand plaisir que je me suis replongé dans l’univers victorien mâtiné d’humour et d’aventure de l’auteur. Et je dois dire que la lecture n’a subi aucun écueil, même si j’ai trouvé le roman un cran au-dessus de ce nouvel ouvrage. La quasi-totalité des histoires et des personnages mis en scènes ont remporté mon adhésion. L’auteur montre une fois de plus qu’elle connaît son sujet, et parvient sans faiblesse à mettre sur pied une ambiance assez réussie.
C’est ainsi avec plaisir que j’ai pu suivre à nouveaux les péripéties des personnages emblématiques du précédent roman de Lydie, à commencer par le chef des vampires londoniens et son bras armé, ce trio de vampire qu’il a affublé du sobriquet de « trois mousquetaires ». On apprend notamment comment Jedediah est devenu le chef de la maison de Londres, et comment Ruppert, Arthur et Hubert se sont rencontrés. L’auteur ne se borne cependant pas à reprendre les personnages qu’elle a déjà utilisés, et étoffe la galerie des vampires qui rodent dans les ténèbres de la Londres victorienne. On rencontre ainsi Andrew Carmichael, Melody Applenewhorn, Matthew Cavendish, qui deviennent ainsi les protagonistes centraux le temps d’une nouvelle. De quoi permettre à l’auteur de varier les psychologies et étoffer son mythe du vampire.
Les vampires mis en scène dans ce recueil sont conformes aux caractéristiques déjà établies dans La maison de Londres. On y retrouve donc des créatures de la nuit, même si certains sont capables de se déplacer en journée, si le soleil n’est pas trop agressif. Les vampires possèdent des pouvoirs surnaturels variant d’un individu à un autre : lire dans les pensées d’autrui, avoir une perception sensorielle accrue, se métamorphoser en animal, etc. Tués par un pieu enfoncé en plein coeur, ils disparaissent rapidement pour ne plus laisser qu’un tas de cendre derrière eux. Ils se doivent par ailleurs de reposer dans leur terre natale, et seul le sang humain semble à même de leur apporter les forces dont il ont besoin.
Un bon recueil de nouvelles, même si les deux dernières ont davantage peiné à me convaincre. Premier fauteuil en partant de la droite et Le boulet mettent en scène des personnages moins convaincants (même si la dernière des nouvelles en question est à relier au roman déjà cité), et la trame y est moins aboutie (le déroulement de l’intrigue est un peu rapide). Il n’en demeure pas moins que ce deuxième opus aux dents longues signé Lydie Blaizot est à nouveau une sortie des plus recommandables, toujours sous l’étendard des Editions du petit caveau.
A noter, pour finir, que l’auteur à glissé des illustrations au fil du recueil, qui permettent de se faire une bonne idée de la galerie de personnage de son univers. Un petit ajout bien sympathique.