Ce deuxième tome nous propose deux histoires centrée autour de Harlan Draka et du trio qu’il forme maintenant avec Tesla la vampire et Kurjak, l’ex-soldat yougoslave. Tous trois se retrouvent donc à Prague, aux côtés du mystérieux Caleb, un être immortel qui joue depuis des siècles une partie d’échec à l’échelle de la ville avec Nikolaus. Cette fois-ci, leurs luttes incessantes, à nouveau sous le signe de l’alchimie, va également voir intervenir deux entités anciennes, dont le démoniaque Samaël, qui semble trouver Tesla très à son goût.
La seconde histoire quant à elle voit Harlan reprendre son flambeau de chasseur de vampire et partie pour Amsterdam dans le but de mettre un terme aux exactions de Masuraka, un cinéaste d’horreur déchu qui charrie derrière lui une interminable liste de cadavres et de morts étranges et violentes. Aidés par Louis Fuller, un réalisateur qui a connu Masuraka et qui suspecte celui-ci du meurtre de sa femme, nos trois héros vont devoir faire face à leurs peurs pour débusquer le vampire.
On se retrouve donc à nouveau au coeur de la vieille Prague, et on découvre de nouvelles légendes qui s’y rattachent. A nouveau sous la signe de l’alchimie, de la recherche de la pierre philosophale et à l’ombre des athanor, les auteurs nous entrainent donc dans une histoire qui voit Nikolaus prendre des décisions qu’il risque fort de regretter. En effet, l’homme à qui il cherche à ouvrir les yeux semblent surveillé depuis des années par deux entités très puissantes qui ne sont pas des inconnues pour l’espiègle compagnon des ombres. Alchimie, démonologie et lutte du bien contre le mal sont les maîtres mots de cette nouvelle intrigue, qui va conduire nos héros dans d’étranges lieux et époques. Le scénario est toujours bien fichu, les personnages se creusent davantage (notamment Nikolaus et Calbel, sur lesquels on va en apprendre un peu plus).
Le dessin est fidèle au style mis en place depuis le premier recueil paru chez Clair de Lune. Les auteurs ne sont certes pas toujours les même mais l’ensemble est assez homogène, les encrages étant plutôt sympathiques et participant pour beaucoup à l’ambiance fantastique des deux histoires ici mises en scènes.
On apprends peu de chose sur les vampires dans ce 4e tome, mais la seconde histoire permet aux auteurs de savoureux clins d’oeils aux poncifs du genre. En effet, le statut de réalisateur du vampire que traque Harlan va voir intervenir les différentes mouture de Dracula, depuis Nosferatu jusqu’au personnage campé par Gary Oldman. Cet épisode va également nous permettre d’apprécier les pouvoirs d’un autre vampire, qui semble capable de se jouer de la réalité et d’imposer des mirages et autres visions à ses victimes. On assiste également à la préparation d’Harlan Draka, qui baigne ses munitions dans son propre sang, seul capable de porter un coup fatal aux vampires.
Un quatrième opus agréable qui poursuit avec intérêt la série de recueil que Clair de Lune dédié à ce personnage phare des fumetti italiens. Riche en clin d’oeil, qu’ils soient historiques ou fantastiques, pas mal dessinés, cet opus saura plaire aux amateurs de vieille littérature gothique (pour la première histoire) et de cinéma fantastique (pour la seconde).