Pour ce troisième recueil français de la série Dampyr, les auteurs nous entraînent au coeur de l’Afrique Noire, aux côtés du trio Tesla, Kurjack et Draka. Grâce aux notes confiés à Harlan par Calbel, l’être de lumière qu’il a rencontré lors de son escapade à Prague, nos trois héros se sont en effet lancé sur les traces d’un vampire qui dirige d’une main de fer son exploitation diamantifère. Faisant fi du changement de régime, Vathek entend en effet continuer à faire fortune, s’étant entouré d’une milice composés d’anciens mercenaires et de vampires transformés par ses soins. Tesla, Kurjack et Draka vont cependant découvrir qu’un autre immortel est sur les traces du vampire blanc : Omulu, un vampire noir qui passe pour une sorte de dieu aux yeux des populations locales…
Un troisième opus qui va à nouveau nous faire voyager et nous conduire au cœur de l’Afrique Noire, un endroit habituellement peu présent dans les histoires de vampires. Nos trois héros, le dampyre, le vampire et l’ex-soldat vont se retrouver en plein conflit entre deux maîtres de la nuit : Vahtek, le blanc qui s’est entouré de soldats humains et non-morts et Omulu, un vampire noir qui entends mettre un terme à la main-mise que possède Vahtek sur la région. Ce conflit cristallise en quelque sorte la lutte entre l’envahisseur blanc et le peuple noir, en cela qu’Omulu, bien que vampire, est en quelque-sorte le porte-drapeau d’une nation opprimée qui entends s’affranchir du joug des occidentaux. Une idée intéressante, plutôt bien traitée, avec des personnages assez intéressants (Omulu, mais aussi Anton) et une ambiance plus « tribale » que pour les précédents opus. C’est intéressant de voir comment les auteurs arrivent à changer d’univers, de contexte historique comme politique tout en conservant un intérêt certain à la série, ainsi que poursuivre leur exploration du mythe du vampire.
Le dessin de ce troisième opus est selon moi le plus réussi jusque-là. Les encrages sont assez homogène, plutôt fins et travaillés. L’ensemble pêche un peu par manque de dynamisme (je trouve les scènes d’action n’offrent pas beaucoup de mouvements), mais cela n’entame en rien la qualité du récit.
On apprends de nouvelles choses sur le mythe du vampire via cet opus. Les maîtres se livrent ainsi des conflits pour la direction des territoires en leur possession. Ils utilisent pour ce faire des humains comme des non-morts, transformés par leur soin, et n’hésitent pas à s’affronter en dernier recours. Plus l’âge des maître est élevé, plus leurs capacités (de résistance comme de vitesse) sont grandes. Omulu montrera ainsi l’étendu de son pouvoir, en résistant de manière impressionnante aux armes de Draka.
Un troisième opus assez réussi, qui allie un contexte politique et culturel peu utilisé jusque-là dans le genre, avec une histoire de fond intéressante et bien menée. Un opus à la mesure des deux précédents, sans hésitations.