Isa, Perrine, Benji et Line apprennent dans le même temps que des fuites rendent impraticable une partie de l’école, et qu’un nouveau directeur prend la place de Mr Letertre. Le quatuor a rapidement des doutes sur ce que les adultes entendent leur faire croire. Il semblerait bien que des rats aient en fait envahi l’école. Quant au nouveau directeur, Mr Cercueil, de plus en plus d’éléments semblent faire de lui… un vampire !
Pamela Butchart est une autrice jeunesse à succès, dont la série Isa mène l’enquête a remportée plusieurs prix de l’autre côté de la Manche. Le directeur est un vampire est le troisième volet de cette même série, qui voit le quotidien d’Isa et ses amis bouleversés par l’arrivée d’un nouveau directeur et une invasion de rats dans leur école.
La plume de l’auteure est fluide et mène son histoire de manière efficace. Si le vocabulaire m’a parfois semblé un peu simpliste, c’est aussi parce que je commence à être éloigné de la tranche d’âge à laquelle se destine la série (8 ans). La trame, quant à elle, se déroule à l’époque contemporaine et montre le pouvoir de l’imagination des enfants de primaire face à la nouveauté. Les précédents volets avaient déjà une optique similaire, et si la tournure de l’histoire n’a rien de surprenant pour le lecteur un peu blasé, la lecture n’en est pas moins agréable.
Là où le livre tire son épingle du jeu, c’est dans le travail apporté à la mise en page et aux illustrations. Le roman est très abondamment illustré à chaque page (des onomatopées et certains mots sont appuyés graphiquement) et possède plusieurs illustrations in-texte, signées par Thomas Flintham. Elles collent très bien à l’ensemble, à l’image de la couverture en vernis sélectif très réussie.
J’aime beaucoup ces variations jeunesse sur un thème relativement sombre comme le vampire. Ici, c’est Mr Cercueil qu’Isa et ses amis finissent par imaginer comme un vampire. Il a fait interdire l’ail à la cantine, pose en cape sur une photo, possède une peau pâle qui lui fait redouter la lumière du soleil et est toujours vêtu de noir. Que des rats envahissent l’école dans le même temps semble, du point de vue des enfants, annonciateur d’un complot d’envergure dont le nouveau directeur serait le chef.
Un roman jeunesse très sympathique, peut-être davantage pour la qualité de sa mise en page et la richesse de ses illustrations que pour son texte seul. En tout cas, une belle preuve qu’on peut utiliser des thématiques sombres dans des ouvrages consacrés à la jeunesse, ne serait-ce que pour montrer le pouvoir de l’imagination des plus jeunes. Et dans ce cas précis, la nécessité de prendre du recul sur les idées reçues.