Vampirella a désormais un but : aider sa mère Lilith à trouver la rédemption. Pour cela, elle doit éliminer la totalité des vampires qui ont essaimé à travers le monde. Mais la sculpturale vampire ne comprend pas comment deux versions de son passé peuvent cohabiter en elle. Vient-elle d’une planète lointaine ou est-elle la fille de Lilith ? Sur les conseils d’Harry Krishna, elle fait appel à un medium pour que ce dernier pénètre les méandres de sa mémoire.
Les Master Series proposent chacun une compilation des meilleurs arcs consacrés au personnage de Vampirella à l’époque ou la vampire de Drakulon était édité chez Harris Comics. Ce 8e tome démarre sur les chapeaux de roues avec un récit signé Mike Carey (X-Men, Hellblazer, The Unwritten…) qui décrypte les origines réelles de la vampire, jusque-là partagée entre son statut d’extra-terrestre venue de Drakulon et celui de fille de Lilith, née aux enfers. Carey va donc ajouter sa patte à la chronologie déjà complexe du passée de la vampire, tout en scénarisant des combats assez dantesque aux enfers. Même si je ne suis pas forcément très convaincu par l’explication (c’est surtout que j’apprécie la Vampirella des débuts, et qu’ici on s’en éloigne assez drastiquement), la démesure du récit ne manque pas de piquant.
La deuxième histoire voit Vampirella suivre les ordres de La Reine Rouge, aux service du Chaos, pour sauver Adam Van Helsing. Sa mission est d’assassiner ceux qui lui sont désignés par ses employeurs et refusent la rédemption. Mais Vampirella ne compte pas rester le pion du Chaos très longtemps. Cette deuxième histoire est à mon sens moins intéressante que la première (malgré le scénario de Joshua Hale Fialkow, qui se fera également connaître plus tard pour son travail sur le I, Vampire des New 52). J’apprécie de retrouver des personnages clés de la série comme le magicien Pendragon et Adam Van Helsing, mais l’histoire manque d’originalité.
Graphiquement, que ce soit pour la première ou la deuxième histoire, on est face à un style assez classique du comics de l’époque. Un trait fin qui met (un peu trop) en avant la plastique de l’héroïque, et apprécie de donner vie à des scènes de batailles dantesques où s’activent une foule de personnages monstrueux. Reste que l’ensemble manque d’homogénéité, et que la couleur informatisée assez simpliste n’arrange pas les choses.
Côté vampire, Vampirella apparait ici comme différente de ses pairs qui peuplent la terre, en cela qu’elle est présentée comme issue à la fois du sang de Lilith et du sol de Drakulon (qui se trouve être un endroit des enfers). Ce qui explique qu’elle ait les forces des vampires mais pas leurs faiblesses (son sang n’ est pas dilué de la source originale, mais directement issu de cette dernière). Dans la seconde histoire, on la voit par ailleurs utiliser des sortilèges sur ses opposants. Et ses ailes pour se déplacer dans la bataille.
Un recueil qui manque de panache, même si la première histoire se penche sur la double origine de l’héroïne, et tente d’expliquer cette dernière. Intéressant pour les fans du personnage, moins pour ceux qui voudraient la découvrir, à qui je conseillerais davantage les arcs récents la mettant en scène.