Prudence et La coccinelle à la crème anglaise reviennent des Indes. Mais le retour est pour le moins chaotique : la reine, mécontente des décisions prises par la jeune femme, lui retire son statut de Nocturne et les protections légales qui lui avaient été accordées à sa naissance. Dans le même temps, Rue découvre que son père est atteint de la malédiction des Alphas. Et le dirigeable semble être la cible d’attaques venues d’on ne sait où. Tout ce petit monde va rapidement mettre la voile vers l’Egypte, où les attend Le Fléau des Dieux.
Imprudence est le deuxième volet de la série consacrée à Prudence, la fille d’Alexia Tarabotti. Il s’agit de la deuxième variation autour de la série Le protectorat de l’ombrelle, après Le pensionnat de Melle Géraldine. On y suit donc les péripéties d’une méta-naturelle, capable de « voler » temporairement les pouvoirs des créatures surnaturelles, en même temps que leur immortalité. Elle est unique de son espèce, et elle doit sa survie à un accord passé entre les différentes espèces surnaturelles qui vivent à Londres. Elle a ainsi été élevée conjointement par Lord Akeldama, un vampire, et sa mère et son père, une paranaturelle et un loup-garou.
Ce deuxième opus reprend le fil de l’intrigue à l’endroit où s’était achevé le premier, n’opérant une ellipse que sur le voyage de retour à Londres. La jeune Prudence, qui s’est constitué un équipage de première main tout en ayant pris le commandement du dirigeable dont lui a fait cadeau Lord Akeldama, bascule en quelques instant dans l’indépendance, se retrouvant coupée de la protection du royaume comme de celle de ses parents, qui ont un problème d’ampleur à gérer. Le personnage va y gagner en maturité, et le lecteur assidu de Gail Carriger retrouver des éléments – des personnages mais pas que- déjà distillés dans les deux séries précédentes (essentiellement dans Le protectorat de l’ombrelle). De quoi apprécier le travail de cohérence de Gail Carriger, qui tend à chaque tome à faire de ses romans les briques d’un univers aussi unique que cohérent.
Les vampires ne sont pas autant au cœur du récit que pour le précédent tome. En effet, ce sont davantage les loups-garous (via Lord Maccon) autour desquels va se structurer une part non négligeable du récit. Néanmoins, Lord Akeldama, véritable fil conducteur de l’univers, reste une des éminences grises de l’histoire, ayant une importance forte même après le départ de sa protégée pour l’Égypte. Ce qui donne davantage l’opportunité de se focaliser sur son statut de solitaire, entouré de ses drones, que sur la ruche dont la mère de Primerose, Ivy Tunstell, est la reine.
Un deuxième opus à la mesure du premier, qui voit l’héroïne prendre davantage d’autonomie, que ce soit au niveau de sa vie amoureuse comme du reste. Toujours aussi attachant, en tout cas.