Prudence Alessandra Maccon Akeldama (surnommée Rue par ses amis) est envoyée en Inde par Lord Akeldama avec l’objectif de développer au nom de son père adoptif une compagnie de commerce de thé. Elle s’envole donc à bord du dirigeable La crème anglaise mouchetée, accompagnée de Primrose et Percy Tunstell (les enfants d’Ivy Tunstell, devenue reine vampire) et de Quenel Lefoux. Rapidement, les choses semblent se compliquer, et des contacts mystérieux à la première halte semblent indiquer qu’on attend autre chose d’elle. Aurait-on oublié de lui donner le vrai motif de sa visite ?
Alors que j’ai terminé il y a quelques mois Le Pensionnat de Mlle Géraldine, premier spin off de la série, voilà que le deuxième spin off, cette fois-ci consacré à la métanaturelle fille de Lord et Lady Maccon, arrive en France. Entamée en 2015, la série ne compte à l’heure actuelle que deux tomes sortis en anglais. Et l’auteur a entre-temps démarré une nouvelle série parallèle (avec une orientation LGBT), démontrant qu’elle a des idées en pagaille pour enrichir son univers et développer sa galerie de personnage.
Niveau ambiance, je trouve cette série consacrée à Prudence à mi-chemin entre la cible plus adulte du Protectorat de l’ombrelle et celui plus Young-Adult du Pensionnat de Mlle Géraldine. Les habitués y retrouveront sans peine leurs marques, et l’univers marqué steampunk de Gail Carriger (les dirigeables ayant d’emblée une bonne place dans ce premier opus), sans oublier l’incontournable petite touche de romance. On pourrait objecter que cette suite a des bases similaires avec la série mère (notamment avec le duo d’héroïne qui rappellent forcément celui constitué par leurs mères), mais les caractères des protagonistes diffèrent assez pour que l’impression s’estompe au fil du récit.
Côté vampire, les bases de la série en la matière sont respectées. Notamment ce qu’il est des ruches de vampires, contrôlées par des reines qui ne peuvent pas les quitter (à moins de déplacer toute la ruche). Le voyage effectué par Prudence offre en outre la possibilité à l’auteur d’introduire de nouvelles créatures, et d’ébaucher l’idée de différentes espèces de vampires et de garous à travers le monde. Les Rakshasa sont ainsi les vampires indiens, dont les crocs sont autrement plus développés que leurs homologues occidentaux, et nettement moins intégrés, car craints par les autochtones.
Une nouvelle saga qui commence plutôt bien pour Gail Carriger, qui ne se repose pas sur ses lauriers et continue de développer son univers victorien et la galerie de personnages (et de créatures) déjà en place. A voir comment tout cela va évoluer par la suite.