Les Bowman ont dû fuir Sulphur Springs dans la précipitation, pourchassés par le FBI. Ils posent temporairement leurs valises à Waco, aux Texas, dans les restes du domaine de David Koresh. JV espère que les choses vont rapidement se tasser, mais pour le moment il contraint tout le monde à rester cloîtré et à faire profil bas. C’est sans compter sur la faim qui gronde, malgré l’approvisionnement en sang d’animaux dont Phil et Evil, leurs familiers, ont la charge. Et il y a aussi Laundry, qui est passé rapidement d’ennemi juré de la famille à dernier vampire à avoir intégré celle-ci. Comme on pouvait s’y attendre, la dégringolade continue.
L’histoire reprend quelques jours après que les Bowman ont été contraints de fuir leur maison, à la suite d’un assaut du FBI. Le grand-père, également à la base des éléments déclencheurs de l’escalade de violence dans laquelle a peu à peu sombré le clan, y a laissé la vie, incapable de continuer à se cacher, voire à servir de cobaye. Mais les Bowman ont récupéré au passage leur vieil ennemi Landry, dernier héritier en date de la famille qui les poursuit depuis près de 200 ans.Il a en effet été transformé en vampire, et va devoir apprendre à vivre dans la peau des créatures qu’il chassait jusque-là. Le premier opus basculait peu à peu dans le chaos, cette suite ne fera pas exception. Il semble en effet que les Bowman soient encore loin de pouvoir sortir de leurs problèmes. À ce titre, cette séquelle propose un rythme bien plus intense que le premier. Tout est en tension dès les premières pages, malgré l’apparente accalmie. Mais ce deuxième volet n’est pas non plus avare en révélation, notamment en ce qui concerne le personnage de Perry.
En ce qui concerne l’aspect graphique, celui-ci est dans la continuité du premier opus. Le style manque parfois un peu d’homogénéité, mais il est relativement en phase avec les protagonistes, et le parti pris légèrement cradingue de l’histoire. Le trait est vif, particulièrement adapté aux scènes de confrontation. Mais le dessinateur sait aussi affiner son coup de crayon dans les moments plus calmes.
En ce qui concerne les vampires, c’est Bartlett qui nous en révélera le plus dans cette suite, lorsqu’il explique à Landry les règles que tout vampire doit connaître. À savoir que tout (ou presque) ce qui est habituellement associé aux vampires est du registre de l’esbroufe, en dehors du danger représenté par la lumière du soleil et le contact avec les symboles religieux, voire le pieu enfoncé en plein cœur. Phil révélera un autre élément d’importance : un vampire doit être invité pour pénétrer quelque part. Néanmoins tous les vampires ne réagissent pas de la même manière à ces éléments, et peuvent aussi développer des pouvoirs complémentaires (comme celui de lire les pensées des autres, voire de les contrôler).
En commandant les tomes 2 et 3 de Redneck, je ne m’étais pas aperçu que la série avait suffisamment attiré l’attention des éditeurs français pour débarquer entre-temps chez Delcourt. J’avais beau avoir trouvé assez réussi le premier recueil, la suite valait-elle pour autant l’achat et une traduction en nos contrées ? Force est de constater que oui.