Pour les vacances, Grand-père Pijako décide d’emmener Mattéo en Paradoxie, un petit pays enclavé entre la Roumanie, la Pitrerie et la Hongrie. Pijako révèle au jeune garçon et à ses parents que ce pays très peu connu est le seul au monde à abriter des vampires. Ces derniers sont en voie de disparition : au contact des hommes, une curieuse maladie a fait son apparition chez les buveurs de sang : l’Humanite Aiguë. Celle-ci a pour particularité de faire perdre aux vampires leur immortalité et leurs pouvoirs. Alors qu’ils entament tout juste leur voyage, Pijako et Mattéo font la rencontre de Vladimir Poltronic (dit Poltron), un vampire atteint d’Humanite qui cherche à dissimuler sa situation à ses pairs. Le duo décide de lui venir en aide.
Vladimir Poltron, Vampire de 5e classe est un récit jeunesse signé Jacques Chaboud, dont la production à destination des enfants et adolescents compte plus d’une vingtaine de titres. Si ce n’est pas la première fois que l’auteur s’empare d’un thème surnaturel (il a notamment publié Du balai les sorcières en 1984 et La malédiction de Toutanchaton en 1997), c’est son premier (et pour le moment dernier) livre qui met en scène la figure du vampire. Il est ici secondé par Nicole Claveloux, une illustratrice et dessinatrice de BD qui a déjà travaillé avec Chaboud, en plus d’avoir une bibliographie impressionnante. On peut ainsi retenir des adaptations d’auteurs comme Lewis Caroll, Hans Christian Andersen, George Sand ou encore Rudyard Kipling. À noter que Vladimir Poltron, Vampire de 5e classe est une nouvelle mouture d’un livre plus ancien, Les Mésaventures de Poltron, vampire de 3e classe, initialement paru chez Ipomée en 1985.
L’histoire imaginée par Jacques Chaboud est un savoureux mélange d’absurde et de clins d’œil à la figure du vampire. L’auteur offre au duo formé par Pijako et Mattéo d’accompagner la quête d’identité d’un vampire en perte de son état de vampire. Emprisonnés par leurs pairs, les vampires atteints d’Humanite sont condamnés à vivre cloitrés pendant un an, avant qu’un test ne décide de leur futur. Si les vrais buveurs de sang craignent lumière du soleil, aulx et dorment dans un cercueil, les individus touchés par la maladie perdent progressivement leurs capacités, jusqu’à devenir totalement humain. Quelle place leur reste-t-il dans un pays qui voit la créature surnaturelle comme la principale attraction touristique ?
Le dessin de Nicole Claveloux ne gâche en rien le récit de Jacques Chaboud. Les couleurs pastels, un rien délavées, épousent parfaitement les élans absurdes et oniriques du texte. Mention spéciale pour Vladimir Poltronic, dont les traits rappellent à la fois Bela Lugosi et Peter Lorre.
Une variation amusante et originale autour de la figure du vampire, qui joue avec les codes de la créature tout en proposant une histoire adaptée aux plus jeunes.